lundi 1 février 2016

LE MENSONGE FRANÇAIS



Prétendre que les difficultés sociales de ce pays sont venues de l’extérieur, et qu’elles ont pour cause la race des défaillants…

Les autorités ont eu beau faire tout leur cinéma pour noyer le poisson, en décrétant la fermeture des frontières pour faire croire que le pays était assailli par des forces étrangères. Mais, il ressort très clairement des derniers attentats qui ont frappé celui-ci, que les partisans étaient pour la grande majorité d’entre eux, des Français, certes rentrés de Syrie où il s’étaient aguerris, mais rentrés normalement chez eux, de sorte que c’est de France qu’à été menée l’attaque contre la France, ce qui fait de cette affaire un problème strictement franco-français, qui marque tout l’échec dramatique de la société dissolue qui est celle de ce pays…

D’autre part, dans un mouvement de lâches qui hélas, n’est pas accidentel, car ce peuple a déjà manifesté dans un passé de triste mémoire ce type de défaillance, pour ne pas affronter un débat de fond qui ne manquerait pas de les mettre terriblement en cause, quant aux conséquences dévastatrices sur cette société, de l’obsession raciste qui les tenaille depuis toujours, une large majorité des citoyens de ce pays, sans courage, s’est offerte de croire que les défaillances de toutes sortes que manifestent certains de leurs compatriotes, ne possédaient comme cause que les origines et la race de ceux-ci. Ainsi, ces “honnêtes citoyens” se sont-ils dégagé aussi facilement que cela de toute responsabilité quant à ce désastre, étant entendu que même avec la meilleure volonté du monde, on ne changera pas la race des individus.

Or, par delà même le fait que d’aucuns seraient bien en peine de mettre en évidence, les marqueurs génétiques du “djihadisme”, ni même d’une façon plus générale, ceux de la délinquance, pour pouvoir rendre compte des difficultés de ce pays, il s’avère que parmi tous les partisans qui s’en sont allés faire le voyage de Syrie, se trouvent de nombreux Français que l’on dirait “de souche”, autrement dit de race blanche européenne, ce qui suffit à infirmer une bonne fois, tous les arguments d’origine et de race constamment colportés, pour tenter d’expliquer ce qui demeure bel et bien, une défaillance “sociale”.

Ceci, selon le sens fondamental de ce qui est “social”, c’est-à-dire ce qui relève de la qualité “d’associés” en une collectivité, et il est manifeste que c’est du manque cruel de cette qualité, que s’alimentent toutes les errances, tous les dysfonctionnements comportementaux, et tous les renoncements à la règle commune, qui constituent le lot de ceux qui, du fait de leurs faiblesses personnelles, de leur milieu social accablé, de leur parcours chaotique et de leurs échecs, ou pire encore, de leur origine et de leur race, se sont trouvés rejetés aux marges de cette société.

Il est manifeste à ce sujet que si les Français n’ont pas identifié les derniers attentats à un conflit franco-français, c’est bien parce qu’en réalité ils n’ont jamais reconnu, du fait de leurs origines, leurs auteurs comme étant réellement des Français, même si ceux-là sont nés, ont grandi, été éduqués, et ont vécu, dans ce pays, sans jamais en connaître d’autre. Il règne ainsi dans les esprits, une représentation de la collectivité nationale fondée confusément sur un “droit du sang”, même si la proclamation républicaine demeure basée sur un “droit du sol”.

Cette contradiction entre une proclamation qui dès lors, devient mensongère, face à un “ressenti” qui l’injurie, et qui confine au sentiment général selon lequel la France serait composée de Français, c’est-à-dire de blancs européens, et d’étrangers nés en France et qui malgré cela, le demeurent, témoigne bel et bien d’un “refus d’association” dont certains se débarrassent de la responsabilité avec la célèbre formule si facile, “ils refusent de s’intégrer”.

Car, si les uns sont Français et ne reconnaissent cette qualité aux autres que selon la formule discriminante “Français de papiers”, il faut bien que ces autres puissent eux aussi bénéficier d’une pleine appartenance qu’ils ne peuvent alors trouver qu’au sein d’un repli communautaire, repli que les premiers s’emploient à dénoncer avec véhémence, sans jamais avoir l’honnêteté de reconnaître que c’est bien leur attitude de rejet, qui l’a rendu nécessaire.

Ce dont il est question ici, c’est le fait qu’afin de sa “correction”, c’est-à-dire sa tranquille soumission à ce qui, selon les exigences et les nécessités de la collectivité, l’oblige et l’empêche, et qui ne peut bien sûr procéder de lui-même, l’individu a absolument besoin de pleinement appartenir à un groupe. Ceci, parce que c’est forcément selon le même exercice, que se trouve assurés, et l’intégrité de l’individu, et l’intégrité de son groupe, étant entendu qu’un rassemblement d’individus “dissocies”, ne sauraient se constituer en un groupe cohérent et solide, et qu’une société dissolue ne saurait produire des individus intègres.

Exprimé différemment, ceci signifie que ce n’est qu’à condition de pleinement appartenir d’une façon incontestable et incontestée, à une collectivité, qu’un individu peut bénéficier de l’exercice sur lui d’une “intentionnalité” générée par celle-ci, lui permettant de s’obliger ou de s’empêcher afin de se soumettre à la règle commune, selon ce que nous nommons le “civisme”, et qu’il n’y a donc pas lieu d’en espérer et encore moins d’en exiger, de la part de l’individu marginalisé…

Ceci fait que les Français de papiers, ne peuvent pas se contenter de n’être que des électrons libres cantonnés aux marges de la société des Français de sang, car cette situation hors de collectivité, ne peut conduire qu’à leur défaite personnelle en les vouant à la geôle, qu’on les accuse alors de faire déborder. Il leur faut absolument trouver refuge au sein d’une communauté protectrice dont l’appartenance à celle-ci leur sera incontestée, mais qui va alors s’établir avec ses règles, particulièrement religieuses, en concurrence, voire en conflit, avec la société des Français de sang…

Ceci signifie que quand on constate que des jeunes gens, nés en France, nourris, soignés, éduqués, et formés par ce pays et qui en conséquence, ne peuvent en aucune façon et quoi qu’en diront certains, manquer d’être des enfants de ce pays, en viennent à prendre les armes contre lui, il faut avoir l’honnêteté et la dignité de constater la terrible défaite sociale qui frappe cette nation, le loupé total de sa classe dirigeante, et le naufrage de ses intellectuels.

Il est donc plus que temps pour ses citoyens, de cesser de se vautrer pour ne rien avoir à assumer, dans le mensonge gluant qui consiste à prétendre que ces enfants “patricides” se sont marginalisés par leur propre volonté, et de soutenir ce bobard avec les éternels prétextes de crétins qui évoquent la génétique ou la religion. Ceci, en observant sur une quarantaine d’années, qu’il n’y eu absolument aucun problème d’intégrisme religieux dans ce pays, jusque avant qu’il ne se trouva submergé du fait de la manigance de certains politiciens, par la puanteur raciste dont s’enivrent désormais ses citoyens…

Cependant, il y a quelque chose qui désespère ce souhait de voir la nation se ressaisir, c’est, au-delà de toutes les considérations politiques, économiques, culturelles et religieuses, la composante “affective” et par le fait, terrifiante de ce problème. Car, qu’on le veuille ou non, celle-ci établit par delà la loi et par la force des choses, une légitimité au rejet par les Français de sang, des autres, du fait d’une incapacité qui semble définitive des premiers, à se sentir proche sous quelque aspect que ce soit, des autres…

En clair, les Français de sang n’aiment tout simplement pas les autres, non pas pour ce “qu’ils font”, même si c’est ce dont ils leur font reproche en ne pouvant évoquer leur véritable raison, car ils pourraient toujours formuler auprès ce ceux-là, des exigences comportementales pour pouvoir s’accorder avec eux, mais plus secrètement et d’une façon inavouable, pour ce “qu’ils sont”, selon une forme de répugnance héritée de l’époque coloniale qui a établi ces autres comme des êtres inférieurs. Il suffit pour confirmer cela, de voir le traitement abjecte qui fut réservé des mois durant, à la ministre de la justice…

Or, cet aspect des choses est rédhibitoire, car ces autres demeureront génétiquement ce qu’ils sont…

Paris, le 1er février 2016
Richard Pulvar

Aucun commentaire: