samedi 7 février 2015

LA FRANCE EN GUERRE CONTRE LE CAMEROUN 50 ANS APRES LES INDEPENDANCES


Le Tchad a finalement envoyés ses soldats pour renforcer l'armée Camerounaise dans la reprise de sa guerre d'indépendance après plus de 50 ans de pause. Heureuse ou malheureuse, toujours est-il que cette action a obligé ou a été suivi par l'entrée officielle de l'armée Française dans la danse avec les loups, pour dit-on, contribuer à l'information intelligente. Il faut bien entendre par là que l'armée Camerounaise et l'armée Tchadienne seront surveillées étroitement pour mieux assurer leur inoffensivité ou mieux leur défaite. La tâche étant difficile, le récent discours du Président de la France, François Hollande, quand il appelle la communauté internationale à rejoindre la France dans cette croisade impérialiste, montre bien que nous nous dirigeons progressivement vers un Vietnam bis repetita. 

Le Cameroun n'a jamais renoncé et ne renoncera pas à son indépendance 

Le Cameroun c'est le Cameroun, c'est-à-dire même le Camerounais, qui parait le plus modéré ou le plus traitre des traitres, ne renonce jamais à l'esprit de son indépendance. Les Allemands peuvent témoigner auprès des Français, leurs concitoyens Européens, que les Camerounais revendiquaient déjà leur indépendance, longtemps avant même la première guerre mondiale. Douala Manga Bell a dû payer très cher sa mission de devoir porter ce message aux yeux du monde. Et après la deuxième guerre mondiale, Um Nyobe, Felix Moumie, Ernest Ouandjie ont repris avec brio le flambeau de cette affirmation du peuple Camerounais. La guerre d'indépendance qu'ils ont mené avec l'UPC, contre la France, malgré leurs pauvres moyens a été très, très, très dur, au point où ce sujet reste un dossier inaccessible en France, alors que partout dans le monde, toutes les archives des évènements les plus féroces de cette époque ont été déclassées. Les Français ont d'ailleurs très vite compris que même les plus modérés, comme André Marie Mbida, ne renonce pas à l'indépendance. Ils ont alors opté pour les néo colons comme Ahidjo, avec l'UNC, qui, à la grande surprise des Français était même plus intransigeant que les maquisards quand il s'agissait de l'indépendance du Cameroun. Le choix, un peu plus tard de Paul Biya, l'homme de Dieu, l'homme mesuré, l'homme mou, devait enfin garantir la renonciation du Cameroun à son indépendance. La France s'est souvent félicitée de son génie dans ce casting qui devait lui garantir une tranquillité presque éternelle. Eh bien, rebelote, l'homme de la France, l'homme qui accorde toutes les signatures aux Européens, après une longue pause, prend sans ambiguïté le relais de la guerre pour l'indépendance du Cameroun. La France vient de découvrir, avec courroux, l'homme Lion quand il s'agit de l'indépendance du Cameroun. Elle se rappelle alors que dans les discours de ce dernier, il mentionne toujours : le Cameroun c'est le Cameroun. 

Cameroun : Vietnam 2, le retour

C'est bien connu qu'en occident, quand un évènement ou un spectacle, surtout cinématographique, a du succès, les auteurs se précipitent pour préparer une deuxième version, voire une 3eme et 4eme. Cette déformation professionnelle pousserait elle les occidentaux à vouloir nous faire un remake de la guerre du Vietnam au Cameroun ? La question se pose car il faut bien dire que la guerre ce n'est pas un spectacle et la fin n'est jamais heureuse.
Revisitons la guerre du Vietnam : Le Vietnam était une colonie Française, avec des écoles, la culture et l'amour pour la France et la langue Française. Mais lorsque le Vietnam a demandé son indépendance en 1945, la France a refusé et les Vietnamien ont commencé la guerre d'indépendance qu'ils ont gagnée avec la bataille de Dien Bien Phu. La France a sollicité l'ONU pour diviser le pays en deux, contre la volonté des Vietnamiens. Et lorsque les Vietnamiens ont refusé cet état de fait, la France a fait appel aux Américains en leur expliquant que ce n'était plus une guerre d'indépendance, c'était une guerre d'honneur des occidentaux contre les asiatiques, déjà teinté alors des ingrédients de la guerre froide. Les Américains se sont jetés dans cette guerre sans trop comprendre et face à la détermination de tout un peuple, ils ont fini par quitter le Vietnam malgré leur suprématie en armements et en hommes de guerre. Examinons le résultats de cette stratégie de la France : Le Vietnam n'est plus francophone et a une langue nationale, le Vietnamien, elle a sa monnaie et sa devise est : Indépendance, Liberté et Bonheur.

Nous nous dirigeons vers un scenario à la Vietnamienne car on voit d'une part, que la France ne se réfère même pas au Cameroun comme un pays Francophone et frère, et d'autre part, la similitude de la détermination des Camerounais à avoir leur indépendance. Un message que Um Nyobe et son équipe, avec l'UPC, avait bien su immédiatement capter et porter aux yeux du monde. Un message que André Marie Mbida a compris dès qu'il est arrivé aux pouvoir, un message que Ahidjo et son équipe de l'UNC ont mis plus de 20 ans pour capter et vouloir porter, un message que Paul Biya et son équipe, avec le RDPC-UNC, viennent de comprendre après plus de 50 ans de néocolonialisme. Alors, la France, comme au Vietnam, rêve d'une séparation du Cameroun en deux, dans l'esprit du diviser pour mieux dominer. Les ressortissant Français ont été appelés à quitter le Nord du Cameroun. Mais cette option de division du Cameroun en deux étant de plus en plus en difficulté, la France est prête à livrer le Cameroun à toute forme de guerre, et pour quelque motif que ce soit, oubliant complètement les leçons du Vietnam, c'est-à-dire que, quelqu'en soit l'issue de la guerre, quelqu'en soit la situation du Cameroun, la France va perdre un pays frère qui partage avec elle la même langue, la même politique et la même culture. Le président Français vient de faire appel à la communauté internationale. Il est clair qu'il ne pense pas, pour ainsi dire, à l'Afrique du Sud, l'Angola, la Chine ou à la Russie. L'appel est clairement lancé vers les Etats-Unis comme à l'époque de la guerre d'indépendance du Vietnam, avec pour motivation, cette fois-ci, une invasion de l'Afrique par la Chine. Et comme en 1945, la vérité n'est pas dite aux Européens. Ceux-ci sont médusés par une histoire de Boko haram qui serait un groupe de Barbares, invisibles aux radars de dernières générations, plus armés que les soldats Européens, eux qui croyaient qu'on ne fabriquait pas d'armes en Afrique.

Dans ce tableau de la guerre du Cameroun pour son, en remake de la guerre du Vietnam, il ne reste plus que l'intervention du plus fort et du non moins con de l'histoire pour allumer les feux d'artifice. Et comme au Vietnam, la détermination des hommes va prévaloir au Cameroun.



Douala Ngando

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