vendredi 28 février 2014

CECI, C'EST LA NAVETTE SPATIALE INDIENNE, ACTUELLEMENT EN COURS DE REALISATION...


Depuis l'époque des pyramides, il n'y eut jamais et nulle part, de civilisation sans ambition...

LA QUESTION DE L’UKRAINE ET DE LA CRIMEE, OU LE REVE BLESSE DU TSAR VLADIMIR


Précédée par des voitures de la sécurité et encadrée par deux colonnes de motards, la grande limousine noire aux vitres teintées, fuit à travers les grandes et belles avenues de Moscou rendues désertes pour l’occasion. Par une allure à peine réduite et sans que la garde de faction ne s’inquiète quant à l’identité de son passager, elle s’engage dans l’enceinte du Kremlin et après quelques détours à l’intérieur de la citadelle, s’arrête devant une esplanade où, aux échos martiaux et intimidants d’une vigoureuse fanfare, une troupe en grande tenue s’applique à rendre les honneurs à l’homme qui en descend...

Celui-ci n’est pas très grand, mais il a la stature altière et assurée d’un homme qui se sent investi d’une haute mission et qui, après avoir salué la troupe, s’engouffre promptement dans le palais où l’accueil un escalier monumental et magnifique, qui semble vouloir le conduire jusqu’aux cieux. Dans un dédale grandiose où, un tous les trois mètres, des gardes qui le fixent du regard tournent la tête comme pris de stupéfaction à mesure qu’il passe devant eux, de lourdes et immenses portes semblent s’ouvrir comme par enchantement à l’instant où il se présente devant elles, tout semble s’évanouir ou s’agenouiller à son passage...

Il parvient alors dans une salle immense aux ors reluisants où, tout ce que la Russie peut compter d’importantes personnalités s’y trouve rassemblé, des hommes politiques bien-sûr, les ambassadeurs, des militaires croulant sous des placards de décorations, des industriels, des scientifiques, des écrivains et des artistes, nombre de beaux messieurs et d’élégantes dames, et surtout les ecclésiastiques autour du patriarche de Moscou...

Commencent alors les hymnes et les discours, c’est la cérémonie d’investiture de Vladimir Poutine, pour son troisième et peut-être dernier mandat, qui reprend les rites d’une véritable “intronisation”. Et, par delà son formalisme constitutionnel, il ne fait guère de doute pour beaucoup que, compte tenu de la sacralisation du cérémonial et surtout de la communion de toutes les représentations de la Russie, dans cet événement où la nation lui signifie sa charge, il s’agit bien dans les esprits, de la célébration d’un nouveau “tsar”...

Vladimir Poutine nous le savons, n’est pas un démocrate. C’est un homme cynique et froid, et dont la brutalité en avait fait en son temps le patron du terrifiant KGB. Volontiers raciste envers les peuples du Caucase, il n’a absolument aucune compassion ni considération pour les peuples qu’il a fait massacrer, ni pour les opposants qu’il a fait éliminer, au nom de sa raison d’état, et il est clair qu’il ne s’agit pas du genre d’individu dont nous aimerions quant à nous, faire le premier des nôtres...

Cependant, et les choses étant ce qu’elles sont, il est manifestement l’homme dont la Russie, elle, avait besoin pour sortir de ces temps difficiles car c’est un grand patriote, et même un nationaliste dirons-nous, qui ne semble vivre que pour que sa gloire puisse s’établir à travers un renouveau de la Russie dont il aura été l’artisan besogneux et infatigable...

Compte tenu qu’il fut un communiste convaincu du temps où il était prudent de l’être, on ne sait s’il est devenu croyant où s’il fait simplement bien semblant de l’être, mais une chose est certaine, c’est qu’il a parfaitement compris tout ce qui était nécessaire pour rendre à la Russie son âme, pour que celle-ci puisse se réconcilier avec elle-même et se pardonner ses errements historiques qui furent si indignes et meurtriers. C’est ainsi qu’il fit restaurer à grand frais les églises et qu’il rétablit l’église orthodoxe de Russie, dans la place exceptionnelle et nécessaire que la logique historique lui accorde au sein de la “sainte Russie”, et c’est précisément l’efficacité de cette opération qui justifiera l’envoi par des puissances hostiles, de profanatrices pour tenter d’en contrarier la dynamique...

Il semble que Vladimir Poutine aime la Russie de la même façon passionnelle qu’Hitler aimait l’Allemagne, c’est à dire qu’il est en quelque sorte “possédé” par ce qui demeure cependant une noble ambition, tant qu’elle ne devient pas et c’est là le danger, la justification de n’importe quel moyen pour la servir, celle de faire recouvrer à cette Russie, toute sa puissance et sa magnificence d’antan...

Mais les temps ont changé...

Depuis la lointaine antiquité, nous savons à travers l’histoire connue des Egyptiens, des Phéniciens, des Crétois, des Grecs, des Carthaginois et des Romains, quant à ce qui concerne cette partie du monde, qu’il n’y a pas de nation puissante qui ne se soit dotée pour devenir cela, d’une grande puissance navale, quelle soit alors commerciale ou militaire.

Ce rapport fondamental maintes fois vérifié de la puissance navale à la félicité d’une nation est tel qu’il pourrait presque constituer à lui seul, l’explication du fait des nations les plus puissantes. Ceci, tant il est vrai que dans l’antiquité, il fallait se trouver au bord de la Méditerranée, voie des échanges entre nations et par le fait, facteur de civilisation, pour prétendre à la grandeur, et qu’à partir de la renaissance et des grandes découvertes, il fallait se situer au bord de l’atlantique, nouvelle voie des échanges entre les nations, pour cela, et ce n’est pas par hasard que les plus puissantes des nations européennes furent à cette occasion, celles de l’ouest...

Pour pouvoir garantir tant ses approvisionnements que ses exportations, ne faire l’objet d’aucun enclavement ni d’aucun blocus, exercer dans le concert des nations les plus influentes, relever le défi concurrentiel qu’elles constituent et en triompher, être les premiers à profiter des ressources, des espaces, et des nouveautés, établir des contacts avec un maximum de nations et permettre la diffusion de sa culture, gagner les marchés, et constituer sa zone d’influence, autrement dit pour devenir une nation puissante, il faut un débouché sur les mers, et une puissante marine...

Il existe cependant un contre exemple terrestre célèbre, la fameuse route de la soie. Mais, ce fait civilisateur repose sur la même dynamique, celle des échanges, lesquels furent toujours rendus plus faciles par voie fluviale ou par voie maritime que par voie terrestre. C’est d’ailleurs, répondant au problème que posait la prise de Constantinople par les Turcs, le contournement de l’Afrique par le cap de bonne espérance par Vasco de Gama, qui sonnera le glas de cette route de la soie...

La Russie elle-même, dont le berceau fut la Rus’ de Kiev, naitra des échanges par voie fluviale auxquels procédaient les Varègues, par le Dniepr et la Volga. Mais elle manquait d’avoir accès directement aux voies principales d’échange que constituaient la Méditerranée, l’Atlantique, ou la mer du nord, handicap qu’accentuera encore son expansion continentale...

Ce sentiment d’être justement trop continentaux et donc trop éloignés des voies d’échanges maritimes, et d’être par là privés de participer à une dynamique du développement qui constituait la faveur des autres, constituera une obsession pour les tsars qui chercheront par tous les moyens à se créer des ouvertures sur les mers, et particulièrement vers les mers chaudes, pour établir la Russie en une grande puissance maritime...

Ainsi, Pierre le Grand qui considérait qu’une nation qui ne possédait pas un pied dans l’océan, était tout simplement une nation unijambiste, mènera une guerre contre la Suède qui lui permettra d’obtenir une ouverture sur la mer Baltique qui comme il le dira, sera sa fenêtre sur l’Europe, laquelle s’agrandira plus tard avec la conquête de la Lettonie. Il fondera alors partant de là, la ville et le port de Saint Petersbourg en 1703, dans une zone de marécages où se situait déjà un fortin suédois. Il sera le fondateur de la flotte russe, mais c’est Catherine de Russie qui, en s’emparant de la Crimée et en y fondant la ville et le port de Sébastopol en 1783, permettra le développement de la flotte de la mer noire, celle avec laquelle commence véritablement la grande histoire navale russe...

Les axes de développement de cette puissance maritime sont donc établis depuis des siècles. Il s’agit tout d’abord de maintenir à tout prix le débouché sur la mer Baltique qui constitue la porte vers la mer du nord et vers l’Atlantique, de pousser à partir de la Mer Noire, pour atteindre enfin la Méditerranée orientale, en se libérant de ces goulets d’étranglement que constituent le Bosphore et le détroit des Dardanelles sous domination ottomane, et de pousser vers l’Océan indien, à travers l’Afghanistan et le Pakistan.

C’est cette dernière option, qui nécessitait de favoriser la prise du pouvoir par des gouvernants “amis” dans ces pays, qui fut retenue du temps de l’URSS par Leonid Brejnev. Mais, bien qu’une fois déjà en Afghanistan, il ne se trouvait plus qu’à quelques centaines de kilomètres de l’océan, ce projet fut anéanti par les Américains qui pour le contrer, lancèrent contre le gouvernement Afghan, puis contre les Russes venus le soutenir, les hordes sauvages d’Al Quaïda... La suite nous la connaissons en partie, car cette histoire n’est pas finie...

Si telle fut l’option de Leonid Brejnev, c’est parce que l’option précédente, celle d’atteindre la Méditerranée orientale, fut bien tentée au 19ème siècle par le tsar Nicolas 1er, mais elle tourna au désastre pour les Russes à travers la guerre de Crimée...

Alors qu’après sa lourde défaite à la bataille de Pavie qu’il livra contre Charles Quint en 1525, et la signature d’un traité infamant qui l’obligeait à céder la Bourgogne et le Charolais à celui-ci, le roi de France François 1er se trouvait retenu prisonnier en Espagne, il parvint à dépêcher une ambassade auprès du sultan Soliman le magnifique pour solliciter son secours.

La logique de cette démarche tient au fait que depuis 1521, Soliman et sa puissante armée qui ont conquis la Serbie, et qui en 1529, seront à deux doigts de soumettre Vienne, sont au contact direct de l’empire de Charles Quint, et lui mènent bataille sur les terres comme sur les mers. L’empereur tentant de faire les Iraniens entrer en guerre contre les Turcs, l’idée d’une alliance de ces derniers avec la France semble s’imposer, et pour faciliter cet accord, François 1er rappelle au sultan la responsabilité historique de la France, quant à la protection des chrétiens d’orient, disposition qui va déterminer la politique française en Méditerranée et au proche orient durant des siècles jusqu’à de nos jours...

Il s’agit en fait d’une disposition qui résulte d’un accord conclu depuis le 9ème siècle entre Charlemagne et le calife abbasside Haroun al Rachid, qui fait parvenir au plus puissant monarque catholique de cette époque, les clefs de la ville de Jérusalem.

C’est en prétextant de cet accord que trois siècles plus tard seront engagées les croisades pour la protection des lieux saints et des chrétiens d’orient, débouchant sur la création de l’ordre des chevaliers du temple de Jérusalem, les fameux “templiers”, et que seront créés les royaumes francs d’orient.

Libéré sous la promesse de renoncer à ses ambitions dans le Milanais, et en laissant ses deux fils en otage à Charles Quint, qu’il n’ira d’ailleurs jamais rechercher, François 1er se dépêche de dénoncer cet accord dit-il obtenu par la contrainte, et de reprendre sa lutte contre l’empereur. C’est en 1536 qu’il signe avec son allié le sultan, les capitulations de l’empire ottoman, c’est-à-dire un renoncement partiel de la souveraineté du sultan sur une partie de ses sujets, au bénéfice des français qui en plus de certaines responsabilités vis à vis des chrétiens d’orient, obtiennent l’exclusivité du commerce européen en direction de l’empire ottoman, toutes les transactions devant passer par eux...

Au fil des siècles ces accords entre la France et la “Sublime Porte” vont de préciser, et c’est à leur titre que Louis XIV assurera sa protection au patriarche maronite du mont Liban.

Mais en cette seconde partie du 19ème siècle, l’empire ottoman est malade et secoué de toutes parts par des forces centrifuges auxquelles il faut bien le dire, les menées secrètes des puissances européennes ne sont pas étrangères. Chacune de celles-ci attend de pouvoir s’offrir le meilleur morceau de la bête qu’elles tentent de mettre à mort.

C’est dans cet esprit et selon son projet d’atteindre enfin la méditerranée que le tsar de Russie Nicolas 1er, s’empare en octobre 1853, des deux provinces ottomane de Moldavie et de Valachie, et argumentant qu’il est logiquement le défenseur des slaves orthodoxes de l’empire ottoman...

Cependant, la Reine Victoria qui ne veut absolument pas que l’Angleterre perde le contrôle de la route des Indes passant par le Proche-Orient, ne veut pas voir les Russes s’installer sur les rivages de la Méditerranée, continuer à partir de là leur expansionnisme, tout en se constituant une puissante marine. Et, Napoléon III qui, après son coup d’état, est en quête d’une victoire éclatante pour donner un peu de lustre à son régime, se dépêche de rappeler qu’au titre des capitulations, c’est à la France qu’il appartient d’assurer la protection de tous les chrétiens de l’empire ottoman...

Anglais et Français lancent donc au tsar un ultimatum en février 1854, qui est précisément l’année où Ferdinand de Lesseps fait le projet de réalisation du canal de suez, pour qu’il renonce à ses conquêtes. Mais, sans réponse de sa part, ils lui déclarent la guerre le 27 mars 1854 en se faisant ainsi les alliés du sultan Abdülmecit 1er et ainsi, 400 000 français, 300 000 turcs, et 250 000 britanniques se retrouvent face à 700 000 Russes.

Après quelques mouvements de troupes dans les provinces Roumaines où les Russes ne semblent pas vouloir situer la grande bataille, les “alliés” décident de débarquer en Crimée, pour les atteindre à ce point névralgique que constitue pour eux Sébastopol.

Curieusement, la plupart des morts de cette bataille et de très loin, ne seront pas dus directement aux faits de guerre, mais à une terrible épidémie de Choléra qui frappera les deux parties. A son terme les Russes seront vaincus, capituleront, et signeront le traité de Paris le 16 avril 1856, qui proclamera la neutralité de la Mer Noire, l’interdiction de la circulation en celle-ci de navires de guerre, et de la construction de fortifications.

Sa sévérité sera rectifiée par des conventions ultérieures, mais ce traité provoquera une forte baisse de l’influence russe dans cette région.

Cependant, avec toute l’énergie qu’y consacrera l’Union Soviétique, la puissance navale Russe se reconstituera d’une façon phénoménale, pour finalement ravir à la Grande Bretagne, la place de second derrière les Etats Unis d’Amérique. Mais, c’est alors que va se produire ce qui aujourd’hui pose au tsar Vladimir, un problème quasi insurmontable, la fin que personne n’aurait supposé possible seulement quelques années auparavant, de cette Union Soviétique...

Il faut bien comprendre ce que cela représente du point de vue d’un nationaliste russe, compte tenu du rapport qui existe entre la puissance d’une nation et la maitrise des mers. Car, par la perte du Kazakhstan, du Turkménistan, et de l’Azerbaïdjan, la Russie ne possède plus sur la mer Caspienne, que quelques kilomètres de littoral entre les bouches de la Volga et le Caucase. Sur la mer noire, l’indépendance de l’Ukraine et de la Géorgie a amputé ce pays de la plupart de son littoral méridional. Quant à l’accession à l’indépendance des pays baltes, elle ne laisse à la Russie que deux petits débouchés sur la mer Baltique, le port de Saint Petersbourg, au fond du golf de Finlande, et la petite enclave de Kaliningrad.

La Russie est devenue une puissance quasi enclavée, qui ne possède guère plus d’ouverture que sur l’océan arctique, pris une bonne partie de l’année dans les glaces, et qui ne se constitue pas une grande voie d’échange, et sur la mer du Japon, bien éloignée de la plupart de ses activités...

S’ajoute à cela le traumatisme pour elle que constitue la défiance nationaliste de l’Ukraine, qui s’est accaparé la moitié de la flotte de la mer noire, et qui a accordé à la Russie un délai jusqu’en 2040, pour qu’elle aille se faire voir ailleurs avec sa marine de guerre. Et ceci, alors qu’il s’agit en cette Ukraine, du lieu de la naissance elle-même de la nation Russe...

Tout ceci pour dire à quel point ce dossier Ukrainien, qui doit être le cauchemar du tsar Vladimir, une blessure à son rêve de rénovation de la toute puissance de la Russie, mais qui découle de la volonté légitime d’un peuple de jouir de son indépendance et de ne plus du tout se sentir lié à un autre qui fut pour lui la cause de tant d’années de malheur, ne peut pas trouver d’explication facile par quelques slogans tels que ceux que l’on entend en ce moment.

Le choix des Russes est donc de tenter de négocier pour le mieux, ou de s’ingérer pour le pire, ce qu’ils ont fait, mais qui a tourné au désastre, et il faut s’attendre à la tentation pour eux, de solliciter un séparatisme de la Crimée, mais qui n’aura pas davantage de consistance que la république serbe de Bosnie...

Paris, le 27 février 2014
Richard Pulvar

LA RÉPUBLIQUE DE LA PEUR ET DE L'ARBITRAIRE ?

Que vaut une République qui ment et qui veut priver à des populations qu'elle a colonisées le droit qu'elles devraient avoir de s'exprimer ? 

Que vaut une telle République qui ne veut surtout pas voir son reflet de l'histoire dans son miroir ?

Je viens d'apprendre que l'Etat veut interdire la marche anticolonialiste et antiraciste qui était prévue de longue date pour ce 1er mars 2014 .

Le prétexte utilisé est que cela créera des troubles à l'ordre public comme à Nantes pour la défense de Notre Dame des Landes.

Voilà un des mensonges éhonté de cette république, voilà ce que taisent depuis des jours les représentants du gouvernement et les médias classiques qui, dans cette opération de désinformation, en sont de parfaits alliés.

Dans la manifestation de Nantes, cette presse si prompte à ne pas informer n'a jamais été au cœur de la manifestation, elle est restée collée au train des forces de l'ordre, ce qui est pour le moins singulier pour qui dit vouloir informer avec objectivité. 

Car à Nantes la manifestation était pacifique, la résistance farouche et pacifique s'est exprimée en famille et avec créativité artistique des plus originales et diablement percutante. Mais cela il faut soigneusement le cacher au français, il faut le cacher aux français y compris dans des lives télévisé aux images tronquées, dans des articles rédigés à charge et uniquement à charge.

Ainsi, il vaut mieux faire passer ceux qui défendent la vie de leur terre et qui vivent de leurs terres, ceux qui défendent leur mode de vie, de cette paysannerie qui refuse de se laisser faire, mourir au nom d'un progrès qu'est censé représenter la construction d'un aéroport, et bien manifestement il vaut mieux faire passer ces défenseurs pour de dangereux individus afin de mieux promouvoir les tueurs de vie, les tueurs de bocages, les tueurs d'espèces animales protégées, les tueurs de la ruralité bretonne.

Cette république en agissant ainsi est la république du mensonge et aujourd'hui, elle se permet de piétiner les revendications de ceux qu'elle a de façon inique et scandaleuse colonisés . De quels droits ? 

De ces mêmes droits que ceux qu'elle s'est octroyés et dont elle a usés naguère pour massacrer et commettre le génocide des peuples amérindiens , pour spolier leurs terres ?

De ces mêmes droits qu'elle a usés pour déporter et mettre en esclavage des populations par millions ?

De ces mêmes droits qu'elle a usés et use encore pour son colonialisme de masse ? 

Une République qui a peur à ce point des revendications d'une partie de son peuple et de descendants de peuples qu'elle a colonisés, une république qui a peur de ces revendications justes, exprimées de surcroît de façon déterminée et pacifique, devrait amener ses citoyens à s’interroger sur la nature de ce dans quoi ils pensent vivre ... Car une république qui n'aime pas la vie, la paix sociale et son propre miroir ouvre la porte aux questionnements citoyens et légitimes ! 


Qu'à cela ne tienne, la manifestation aura belle et bien lieu ce 1 er mars 2014, rendez-vous 14 h place de la République.

Emmanuelle Bramban

mardi 25 février 2014

QUAND L’ANTI-IMPERIALISME DEVIENT BORGNE, C’EST ALORS QU’IL DEVIENT CON...


Qu’il y ait une exploitation opportuniste des événements d’Ukraine et même un fort soutien à cette démarche nationaliste et révolutionnaire, par les puissances occidentales, c’est évident et on ne voit pas comment dans ce monde d’aujourd’hui, tel qu’il est redevenu bipolaire, il aurait pu en être autrement...

Cependant, réduire la raison de ces événements à cette seule intervention, en faire la cause profonde en supposant implicitement que si elle n’avait pas eu lieu, il ne se serait rien passé de tel en Ukraine, qu’il n’y avait absolument aucune raison pour que les Ukrainiens ne continuent pas de se régaler de la politique et des comportements de ce monsieur Ianoukovitch et de sa bande d’oligarques, tel est le délire qui s’est emparé des cervelles fatiguées de ces gens qui ignorent tout de l’histoire de ce pays, de la structure sociologique complexe, et par là, des difficultés qui en découlent...

En réalité, ces anti-impérialistes de salon, “borgnes” en ce sens qu’il n’existe pour eux qu’une forme visible d’impérialisme, celle des nations de l’ouest, les autres puissances étant censée être immunisées contre cette maladie, sont quant à cette lutte essentielle, exactement dans la même position que toutes ces brêles qui se targuent d’antifascisme face à cette autre lutte essentielle. Leur narcissisme ne leur permet pas d’imaginer que la lutte des autres peut ne pas être la leur, et que les options des autres peuvent ne pas être les leurs, sans pour cela être illégitimes...

Un parlement régulièrement élu, dont la fonction nominale est précisément de contrôler l’action gouvernementale et de la sanctionner si nécessaire, composé pour une large part de membres de son propre parti l’ayant jusqu’alors soutenu sans réserve, vient de proclamer la destitution d’un président pour le moins maladroit, indépendamment même de ses frasques, de ses abus, et de son échec social et économique, qui s’est montré imprudent dans ses engagements politiques, et totalement incapable de maitriser une situation de crise, en abandonnant la nation au bord de la guerre civile...

Un intérim est assuré en attendant une élection dont la date est déjà fixée au 25 mai...

Dans une telle situation, c’était très exactement ce que ce parlement avait à faire et la seule chose à faire, convoquer le peuple pour qu’il puisse exprimer sa volonté...

Mais voici que nos anti-impérialistes de salon, imprégnés qu’ils semblent être encore d’une culture stalinienne probablement héritée de leur enfance, et selon laquelle les “éclairés” se moquent pas mal de quelque procédure qui traduirait une volonté populaire, puisqu’ils ont forcément raison, même contre l’avis de ce peuple dont ils sont chargés de faire son bonheur malgré lui, s’insurgent bruyamment contre cette destitution, et vont même jusqu’à la qualifier de “coup d’état impérialiste”. Ceci, en déclinant tout leur bréviaire d’abus de langage et de langue de bois, établissant la justesse de leur jugement.

En quoi, face à une situation de crise extrême résultant de la non prise en compte des fragilités de son pays, la destitution d’un président l’ayant conduit au bord d’une guerre civile, par un parlement régulièrement élu et afin d’éviter le pire, constitue-t-elle un “coup d’état”...?

Il faudrait que toutes ces brêles qui hurlent au coup d’état nous l’expliquent...!

Faut-il que cet homme ait été corrompu par ceux qui l’ont aidé à accéder au pouvoir, pour n’avoir absolument pas voulu tenir compte du fait que pour plus de la moitié de ses concitoyens, surtout pour ceux qui sont de langue et de culture ukrainienne et que l’histoire détermine vers cette Europe centrale à laquelle ils ont longtemps appartenu, le rapprochement avec l’ancienne puissance on ne peut plus impérialiste, qui leur a infligé soixante dix ans de stalinisme, avec plus d’un million et demi de morts par les purges d’une terrifiante répression politique, et des douleurs sans fin dont ils ont le souvenir, constituait un cauchemar...?

De cette réalité, les anti-impérialistes de salon s’en moquent éperdument car il leur suffit pour leur amusement, de constater ce qui semble aller à l’encontre de l’impérialisme atlantiste, pour en proclamer la sainteté...

Soyons clairs.

Si nous devons saluer sans réserve l’attitude qui aura été celle de Vladimir Poutine, face à l’impérialisme atlantiste et sa totale malfaisance dans le dossier de la Libye et surtout, telle qu’elle aura été salvatrice en nous épargnant une guerre dont les conséquences n’auraient pas manqué d’être catastrophiques, dans celui de la Syrie, ceci ne suffit pas pour autant pour procéder à sa canonisation...

Manquer de comprendre que la politique actuelle de la Russie, l’écrasement sous les bombes de la volonté d’indépendance de la Tchétchénie, l’invasion d’une partie de la Géorgie pour l’empêcher de rejoindre l’ouest, la déstabilisation des nations du Caucase, et la volonté de maintenir fermement l’Ukraine sous une influence dominante de la Russie, ne constitue rien d’autre qu’une autre forme d’impérialisme que les bobos borgnes de l’anti-impérialisme, ne voient pas...

Ne pas comprendre la terreur que le spectre de l’ex Union Soviétique provoque chez toutes les nations qui s’en sont défaites, au point que plusieurs d’entre elles sont allées jusqu’à s’allier avec le détestable Nato, pour être certaines qu’il ne se produira jamais de retour en arrière, c’est manquer de comprendre le prix de la liberté par ceux qui n’en ont pas été privés.

Ni les états baltes, ni ceux de l’ancienne Europe de l’est, ni les états caucasiens, ni le Kazakhstan, officiellement candidat à l’Union Européenne, ni aucune de toutes ces autres nations qui formaient plus de la moitié de la population de l’ex Union Soviétique, ne veulent d’un retour sous la domination de la Russie. Pourquoi donc l’Ukraine devrait-elle être la seule à devoir l’accepter...? Pour faire plaisir à nos anti-impérialistes de salon...?

Bien sûr, tous ceux qui vomissent l’Union Européenne ne comprennent pas pourquoi d’autres voudraient la rejoindre, tout comme ceux qui déplorent l’état lamentable de cette union, ne comprennent pas pourquoi des malheureux risquent tous les jours leur vie sur de frêles barcasses, pour la rejoindre...

Mais ce qu’il faut considérer c’est que même si ces gens se trompent, même s’ils sont dans l’illusion de ce qu’est l’Union Européenne, c’est à eux et à eux seuls qu’il appartient de faire le choix, c’est un rêve et une ambition qui leur appartient et ils ne sont pas des instruments destinés à s’inscrire dans la stratégie de lutte anti-impérialiste d’autres, car il y en a un d’impérialisme qu’ils ont bien connu eux, et vers lequel ils n’entendent pas revenir...

Quant à savoir ce qui les effraie dans cette perspective, il faut garder en mémoire, en plus la répression sauvage et bestiale de la Tchétchénie, les règlements par l’assaut militaire et dans un bain de sang, des prises d’otages dans une école et dans un théâtre, le racisme étatique qui existe contre les caucasiens, et la répression féroce des opposants au régime de monsieur Poutine, dont parmi combien d’autres, la pauvre Anna Politovskaïa en a été la victime...

Prétendre combattre l’impérialisme atlantiste, en voulant ignorer l’impérialisme russe, voire en le justifiant, témoigne de la même carence intellectuelle que ceux qui prétendent réparer la Shoa, par le massacre de Palestiniens...

Paris, le 25 février 2014
Richard Pulvar

lundi 24 février 2014

A LA MANIFESTATION DU 22 FÉVRIER POUR LA DÉFENSE NOTRE DAME DES LANDES A NANTES CE N’ÉTAIT PAS BAGDAD !



Contrairement à ce que profèrent les médias à propos de la manifestation de ce samedi 22 février 2014 pour la sauvegarde de Notre Dame des Landes du projet de construction aéroportuaire, en dépit des apparences, à Nantes ce n’était pas Bagdad !
Petit retour sur les faits dont nous avons été les témoins privilégiés !

Dans l’ensemble et cela il est important de le savoir, la manifestation a été pacifique, déterminée dans sa contestation, créative, festive et bon enfant.
C’est aux alentours de 14 h 30 -15 h que des odeurs de gaz se sont fait sentir de façon diffuse dans la fin de la rue Strasbourg que nous empruntions, en arrivant à l'issue de la rue qui nous menait vers une petite place à traverser, puis vers un pont surplombant un petit cours d’eau, nous avons vu des fumées grises s’échapper et monter haut dans le ciel, puis des fumées noires venant de deux engins de construction qui ont été incendiés.

Un hélicoptère de la gendarmerie tournoyait dans le ciel, prenant assurément des photos, et sur l’autre rive de la berge nous avons pu assister au spectacle des dites émeutes, il faut dire que des barricades avaient été érigées par les CRS le long du tracé de la manifestation. Sur ces endroits barricadés depuis les berges adjacentes, nous avons eu le visuel de ces barricades qui installées de la sorte apparaissaient être disposées comme des souricières. C’est là que le chassé-croisé a eu lieu entre une poignée de fauteurs de troubles (et non le millier de casseurs vanté par les médias) et les forces de l’ordre, avec des échanges de jet de projectiles, de jet de gaz et utilisation de canons à eau.

Ainsi, avec les intox d’avant manifestation laissant croire que celle-ci serait annulée, dans une ambiance en ces instants chauffée à blanc, une volonté de théâtraliser des affrontements violents semblait dès lors limpide à tout observateur attentif. Une analyse renforcée par plusieurs raisons.

Tout d’abord nous avons appris que le tracé a été modifié à la dernière minute par la préfecture et que le parcours habituel des défilés de manifestations dans la ville de Nantes qui traditionnellement passent par la grande artère du Cours des 50 Otages, a été court-circuité et interdit. Le parcours modifié inédit pour une manifestation imposait de débuter au Pont Morrand, près de la préfecture puis de remonter la rue de Strasbourg pour rejoindre ensuite les quais jusqu'à l'île Gloriette et le square Daviais.
Ce sont, aux dires des riverains, sur ces portions empêchées qu’ont été installées certaines des barricades des CRS, une modification servant à fractionner la manifestation et à éviter la photo finish des 50 à 60 000 manifestants, un décompte des organisateurs semblant plus cohérent que celui des 20 000 annoncés par les chiffres police. Ce qui tend à démontrer l’attitude non pacifique de l’État à l’égard des défenseurs de Notre Dame des Landes.













Ensuite ceux qui ont affronté les forces de l’ordre ne sont se jamais mêlés ni infiltrés au gros du cortège, mais ils sont restés la plupart du temps sur ce qui semblait être des petites scènes de spectacles aménagées, ils n’ont jamais rejoint le coin des tracteurs où ils auraient eu stratégiquement l’avantage sur les CRS, ensuite les forces de l’ordre n’ont commencé à charger qu’une fois que les tracteurs de la confédération paysanne ont levé le camp. Cela a fait dire à plusieurs participants que tout ceci sentait l’organisé, le coup fourré.

En réponse à ces débordements en marge des cortèges, les manifestants ont resserré les rangs et ont poursuivi jusqu’au bout la manifestation. Quand les premières déflagrations assourdissantes ont retenti, provenant des tirs de flash-ball des CRS, les cornemuses, les cymbales et les drums des groupes de musique à pied qui animaient les défilés ont redoublé de cadence, avec la ferveur cette fois de pas se laisser pourrir la manifestation, les drums ont retenti si fort que par moment ils sont parvenus à couvrir le bruit tonitruant des tirs des CRS.
Un véritable exploit et un tour de force des organisateurs !

Simplement au lieu de s’éterniser très tard, les organisateurs ont donné l’ordre de dispersion dans le calme non sans avoir appelé à de futurs rassemblements. Au moment de la dispersion les CRS ont chargé la foule dans la ville y compris les simples passants qui faisaient leurs courses tranquillement dans le centre-ville, qu’il y ait eu des femmes et des enfants, cela n’a pas empêché les CRS de lâcher des gaz lacrymogènes.

Concernant les déprédations dont parle la presse , il s’agit principalement de l’enseigne du promoteur du projet aéroport Vinci , dont la vitrine a été taguée et brisée, car dans les faits si certains édifices ont fait l’objet de jets de peinture dont l’hôtel de police , en fait très peu de magasins ont été cassés , nous n’ avons vu nous non plus aucun acte de vandalisme .
En tout et pour tout, une dizaine de vitrines ont été brisées partiellement, hormis celle de Vinci, quelques mobiliers urbains (vitres d’abris de tram de bus) et panneaux publicitaires ont été détruits, des pavés arrachés à certains endroits entre les rails du tram sur la place du commerce. Mais dans des proportions bien moindres que les descriptions apocalyptiques décrites par la presse.

On peut pointer du doigt les tags fortement contestataires, mais au regard de la violence et sa dimension irréversible que représentera la construction de l’aéroport c’est un moindre désagrément, par ailleurs en repartant nous avons pu voir que la devanture de l’enseigne de Vinci était déjà en réparation par un artisan du coin.
Quant aux murs avec des inscriptions anti-capitalistes, ils étaient lessivés par des professionnels sous escortes mobiles des forces de l’ordre.
De tout ceci la presse classique n’en parle pas et pour cause, nous ne l’avons pas vue sur le parcours mais nous l'avons vue soigneusement rangée aux abords des barricades des CRS où avaient lieu les affrontements.
Pas un instant nous ne les avons aperçus au cœur de la résistance farouche des véritables manifestants, ou du moins s'ils s’y sont mêlés tout de même en début de manifestation, ils n’en rapportent pas un mot, c’est sûr que dire que Nantes baignait dans un enfer apocalyptique doit être plus vendeur.

Du reste, si la ville était si plongée dans le chaos comme le décrit la presse, en repartant nous n’aurions pas croisé ces très nombreuses personnes (sans doutes des manifestants se restaurant un instant) tranquillement attablés aux terrasses des cafés de la place Royale en plein centre-ville historique et non loin du théâtre des opérations.

Une chose essentielle ressort dans les événements de la manifestation de ce 22 février à Nantes, c’est que le jeu répressif de l’Etat ne joue pas en sa faveur car la manifestation non seulement a eu lieu et elle a eu lieu jusqu’au bout.
Ensuite la manifestation a été très forte, elle a dépassé le cadre régional car des participants sont venus de toute la France, des organisations solidaires ont été mises en place tant pour leur venue ainsi que pour leur accueil chez l’habitant, des manifestants sont même venus de Belgique.

Et c’est là le second échec gouvernemental à savoir que les résistants de la ZAD de Notre Dame des Landes sont soutenus par d’autres mouvements populaires et citoyens autres que ceux de la région, par exemple en France différents collectifs parisiens avaient fait le déplacement tels que les indignés de Réelle Démocratie Maintenant, le collectif des Engraineurs, les End-écocides, le mouvement défenseur du vivant de la terre et de ses autochtones Idle No More France, les associations prônant la sortie du nucléaire, Attac, en outre des organisations Occupy et d’autres associations citoyennes, syndicales , altermondialistes, politiques de provinces, se sont également rendues à Nantes ce samedi.

De surcroît le soutien au mouvement est également européen, car dans d’autres lieux en Europe comme à Stuttgart en Allemagne, à Turin en Italie, à Rosia Montana en Roumanie des projets colossaux de destructions de la nature sont à l’ordre du jour et rencontrent eux aussi de fortes oppositions.
Les luttes tendent à se rejoindre et se fédèrent notamment par la tenue de grands forums internationaux tels que ceux des Grands Projets Inutiles et Imposés dont le prochain se tiendra au mois de mai en Roumanie à Rosia Montana.

Sur place à Nantes, loin de briser les aspirations de résistance, les manœuvres étatiques même si elles ont dégoûté un bon nombre de personnes ce samedi, dans l’ensemble les participants n’ont pas été dupes, et leurs déterminations s’en sont trouvées renforcées. Comme ils ne cessent de le dire, ils ne lâcheront rien et pas de doute, ils seront aidés et soutenus dans leur acte résistant.

Le gouvernement devrait, plutôt que de s’obstiner sur ce dossier, réfléchir à changer les cartouches de son fusil et songer le plus sérieusement du monde à ne pas exécuter ce projet néfaste à plus d’un titre. Les messages envoyés par les opposants sont clairs et nets, il vaudrait mieux qu’ils soient entendus car au contraire, si l’Etat et les multinationales s’entêtent « l’Ayrauport inutile » pourrait devenir le bourbier de la Hollandie et sonner le clairon de la fin des haricots car parole de banderole le proclamant : « vous navet pas le droit de nous carotte » !

Emmanuelle Bramban 

















Photos prises à Nantes ce samedi 22 février 2014.

LES RAISONS DE LA COLÈRE CONTRE « L’AYRAUPORT INUTILE » DE NOTRE DAME DES LANDES


Depuis plusieurs semaines ont été lancés des appels à manifester ce samedi 22 février 2014 à Nantes par une cinquantaine d'associations, de syndicats, de mouvements politiques et de collectifs, tels que l'ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre Dame des Landes), le COPAIN 44, Les Naturalistes en lutte, des habitant(e)s de la ZAD, contre le projet aéroportuaire du Grand Ouest en plein cœur de Notre Dame Des Landes, baptisé par les opposants « Ayrauport port inutile ». 

En rapport à Jean Marc Ayrault le premier ministre de la France, originaire dans la région et particulièrement actif dans la réalisation de cet aéroport, véritable projet pharaonique très onéreux en substance, estimé à plus de 360 millions d’euros dont près de 43% doivent provenir des fonds publics, c’est-à-dire de la poche des français .

Si ce projet ne rencontre pas une pleine adhésion des riverains mais plutôt une franche hostilité, ainsi qu’une réelle impopularité en France, selon un sondage effectué juste avant la manifestation à la demande d’Attac, 56% des français désapprouvent le maintien de ce projet, c’est parce que cette construction annonce et préfigure une catastrophe environnementale de grande ampleur, ainsi qu’une modification en profondeur de la configuration du territoire.

Devant être construit à une trentaine de kilomètres de la ville de Nantes, cet aéroport impacterait négativement la vie des habitants de la ville qui selon les opposants : « Le projet d'Aéroport à Notre-Dame-des-Landes est une aberration économique, sociale et environnementale! (...) il infligerait des nuisances graves à plus de 80 000 habitants de la banlieue nord de Nantes. Les diverses structures de raccordement nécessaires (routes, voies ferrées, pont sur la Loire) causeraient également des problèmes (expropriations) et des nuisances à des milliers d'autres personnes. Le coût colossal de cette infrastructure pèserait sur les impôts des habitants de tout le département. Avec jusqu'à 9 millions de passagers, cet aéroport augmenterait considérablement les émissions de gaz à effet de serre. »

Effectivement pour réaliser ce projet confié entre-autres aux multinationales Vinci et Areva, l’État va devoir au préalable procéder à de nombreuses expropriations et expulsions paysannes, pour faire main basse sur ces 1650 hectares voulus pour le projet, soient des surfaces agricoles utiles, des bocages historiques et des espaces naturels. De ces arpents qui seraient placés sous séquestre par l’État, devra sortir de terre l’aéroport contesté, puis une fois le chantier lancé c’est tout l’ensemble de l’écosystème local qui sera détruit.

En effet, deux zones naturelles d'une riche biodiversité, faunistique et floristique seront sacrifiées sur l’autel de cette folie, à savoir les bois et les landes de Roanne ainsi qu’au Sud-Ouest de Notre Dame-des-Landes, les Fosses Noires et les bois, les landes et les bocages.
A ce propos, ce sont près de 2000 hectares de bocages qui risquent d’être rayés de la carte et des espèces animales protégées sont également menacées de disparition, telles que le triton marbré, le triton crêté, le lézard vivipare ou encore le Campagnol amphibie.
De fait, le triton crêté est devenu un emblème chez les opposants de la ZAD et les naturalistes en colère qui scandent régulièrement «les Tritons crêtés oui, pas le béton armé » parce que leur vie est interdépendante des bocages qui sont leur milieu naturel de vie.

Alors pour tenter de rallier la population, le projet a été présenté dans un emballage de « Rurbanité », qui est un concept d’un mélange de ville à la campagne où la campagne regagnerait une existence au sein de la ville par le biais d’arbres par exemple qui seraient plantés au sein des constructions de béton et donner une tendance écolo-branché moderne au projet. Mais les habitants ne sont pas dupes et rejettent ce concept qui induit et sous-tend en outre une nouvelle forme de dépendance territoriale à l’État qui agit en usant de diktat, ce qui est perçu comme une atteinte et une violation portées au cœur de l’identité bretonne.

Et les promesses de dédommagements à la suite des expropriations n’y changent rien.
Si la manifestation du 22 février a été organisée, c’est parce qu’il y a deux mois les choses se sont accélérées et qu’à tout instant les constructions, que jusqu’ici l’opposition des habitants a réussi à freiner, peuvent démarrer.

Ainsi les opposants ont défilé en masse ce samedi avec une participation record évaluée par les organisateurs à 50 000 à 60 000 personnes, une manifestation entachée par des événements à la marge par des heurts de violence avec les forces de l’ordre, un fait mis en avant de façon exclusive par la presse uniquement pour décrédibiliser le mouvement. 
Pour l’heure les déterminations ne chancellent pas, la balle est dans le camp du gouvernement, reste à savoir s'il choisira de continuer à se mettre en porte à faux avec le Grenelle de l’environnement ou s'il choisira la voie du bon sens pour le bien de tous !

Emmanuelle Bramban 


















Photos prises à Nantes ce samedi 22 février 2014

LA FORTE MOBILISATION PACIFIQUE A NANTES POUR LA DÉFENSE DE NOTRE DAME DES LANDES DONT LES MÉDIAS NE PARLENT PAS


Les différentes parutions médias, qui ont parlé de la manifestation qui s’est déroulée ce samedi 22 février 2014, contre l'aéroport de  Notre Dame des Landes ne se sont guère embarrassées à évoquer l’aspect de la contestation ferme mais pacifique de la manifestation.

Alors dans cette profusion d’informations orientées et partiales, rétablissons un peu le cours des événements et faisons en le récit que la presse mainstream n'a pas fait. 

Etant sous la menace à tout instant du début des travaux pour la construction de l’aéroport à Notre Dame des Landes, un appel à manifester avait été lancé ce samedi du 22 février 2014.

Depuis sa présentation ce projet est en bute à une forte hostilité et à une grande impopularité de la part des Français. Ce  projet est perçu comme la mise en oeuvre d’un désastre environnemental conséquent, qui détruira l’ensemble des écosystèmes locaux et leur riche biodiversité, puis cela sera une source de pollution conséquente. 

Cette construction démesurée aux coûts faramineux, nécessitera que l’Etat effectue un grand nombre d’expulsions et d’expropriations paysannes. 

Aussi sous la menace imminente du début des travaux confiés aux multinationales tels Vinci et Areva, la manifestation de ce week-end a été organisée pour envoyer un message significatif au gouvernement. 

La contestation s’est structurée de façon pratique en amont des défilés, des initiatives citoyennes de covoiturages se sont démultipliées, de très nombreuses offres d’hébergement solidaires chez l’habitant étaient proposées à ceux venant de loin, ainsi face à la très forte participation qui se profilait, depuis la veille ainsi que toute la matinée du samedi les forces gouvernementales ont joué la carte de la défiance et de la menace. 

Il se trouve que  les autorités préfectorales par voie de presse ont fait planer la menace d’interdire la manifestation pour risque de troubles à l’ordre public, afin de faire rebrousser chemin les nombreux manifestants en route pour Nantes.

Anticipant ces menaces les paysans de la confédération paysanne avaient commencé à prendre possession de la ville dans la nuit avec leurs tracteurs, au total ce fut 520 tracteurs  à être venus des régions limitrophes et de plus loin aussi, certains venant du Poitou-Charentes. 

Peu après 13h30, nous avons vu une foule dense qui se déplaçait dans un climat bon-enfant, entre amis, en famille avec les enfants, entre organisations syndicales et politiques, tous ont emboîté le pas du cortège ralliés aux mots d’ordre de la manifestation : « ni travaux, ni expulsions ».

En effet, la très forte opposition à la construction de l’aéroport de tous les maux était visible sur les pancartes, sur les tenues des manifestants mais également sur l’eau où des fanions anti-aéroports ont été plantés, des signes de contestation dans les airs aussi puisque dans un arbre en plein centre-ville une cabane a été montée et sur laquelle était hissée un même fanion a été montée par un manifestant plus que téméraire au vu de la hauteur de l’arbre.

La résistance accrue s’est exprimée de façons diverses et variées dans la ville, sur les façades de murs, les trottoirs, les arbres, les portails de maison, enfin partout où cela était possible et tout au long du cortège nous avons pu mesurer l’ampleur de cette résistance forte bretonne. La contestation a été créatrice et inventive avec dans le défilés des salamandres, des tritons géants et des costumes ou masques d'animaux en papier mâché marquant le refus de la destruction des espèces protégées. Certaines tenues des manifestants étaient de véritables créations artistiques. Nous avons vu des troubadours engagés à l’ironie surprenante, où faisant mine d’être des incarnations du capital prédateur, ils ont joué des scénettes et entonnés des chants destinés à éveiller les consciences des moins convaincus.

Des musiciens de cornemuse et des groupes musicaux de rue, des batukadas ont rendu festif les cortèges dans un climat pacifique et très bon enfant.

Pour autant la détermination n’en était pas moins absente, les mots sur les pancartes étaient claquants, sans équivoque.

Fait extraordinaire et notable sur les murs des mots ont été tagués, y compris sur des banques, ce qui en soit est un tour de force car en France ne serait-ce que griffonner à la craie lavable à l’eau sur le mur d’une banque, ou voire écrire sur un mur une inscription incriminant une banque, vous vaut le panier à salade et direction le poste de police le plus proche. 

La finance et le grand Capital ont été ciblés dans les slogans, ainsi que Vinci qui a été conspué copieusement a grand coup de « Vinci dégage» !

C’est dit, message envoyé, pacifiquement mais fermement, et cela même si les médias ont opté de focaliser leur traitement de l’information exclusivement sur les heurts en marge de la manifestation ! 

Emmanuelle Bramban