mercredi 8 janvier 2014

UNE DICTATURE RAMPANTE SE MET INSIDIEUSEMENT EN PLACE, PAR LE FAIT D’UN EXERCICE EXCLUSIVEMENT “NEGATIF” DU POUVOIR...


Il existe deux expressions de l’exercice du pouvoir d’un dirigeant. Tout d’abord, celui de faire en sorte “que soit”, tout ce qui est nécessaire et favorable au bon développement de la société ou de la cité, il s’agit alors “d’obliger”, et d’autre part, faire en sorte que “ne soit pas”, tout ce qui a contrario, est mauvais pour le bon développement de la société ou de la cité, et il s’agit dans ce cas “ d’empêcher ”...

Obliger et empêcher sont donc les deux expressions, respectivement “positive”, et “négative”, du pouvoir d’un dirigeant...

C’est bien ainsi que comprenaient les anciens Egyptiens pour lesquels les attributs symbolisant le pouvoir du pharaon, identifié alors à un berger gardien de son troupeau, étaient le “crochet”, et le “fléau”.

Les bêtes portaient en effet un collier par lequel il était possible de les attraper à l’aide du crochet, afin de les tirer et par cela les “obliger”. Mais lorsque tout au contraire on voulait les chasser, alors on utilisait le fléau pour en quelque sorte les “empêcher”...

C’est en ce sens que le crochet symbolisant la capacité à obliger pour faire en sorte que les choses soient, autrement dit l’exercice “positif” du pouvoir, et le fléau symbolisant quant à lui la capacité à faire en sorte que les choses ne soient pas, autrement dit l’exercice “négatif” du pouvoir, constituaient les attributs du pharaon.

Ce qui crée notre difficulté dans la société d’aujourd’hui, réside dans le fait que selon la logique universelle des choses, il est bien plus difficile de faire en sorte que celles-ci soient, plutôt qu’elles ne soient pas. Car cette dernière tentative s’inscrit dans la logique du temps, selon laquelle tout tend à disparaitre tôt ou tard, et on parle alors de flèche négative du temps.

Cette disposition temporelle qui fait qu’il est toujours plus difficile de faire être, plutôt que d’empêcher d’être, parce que telle est la tendance du temps, est strictement corrélative au fait que sur un plan spatial cette fois, il est bien plus difficile d’envoyer une chose en l’air, que de la faire tomber par terre, parce que telle est déjà la tendance de la gravitation, et il se trouve que le temps est indissociable d’une manifestation gravitationnelle...

Ceux qui œuvrent pour faire en sorte qu’il soit, alors que le temps à tendance à faire qu’il ne soit plus, et luttent en quelque sorte contre le temps, tel que celui-ci était dit “hora”, ne sont rien d’autre que ceux que les traditions désignent comme étant des “héros”, autrement dit des contradicteurs du temps, capables en ce sens de lutter contre la mort.

Il est remarquable à ce sujet, que tous les “héros”, qu’ils évoluent alors sur les pistes des stades, des vélodromes, des patinoires, des hippodromes et autres lieux du genre, le font dans le sens “anti-horaire”, et que les seuls à évoluer dans le sens “horaire” sont les pilotes de course automobile. Mais là, il s’agit bien dans ce cas d’une course à la mort, s’effectuant dans le sens horaire de “l’horreur”...

Partant de tout cela, lorsque tel que c’est malheureusement le cas en ce moment, il se produit la redoutable conjonction en la même période, d’un gouvernement d’une insuffisance confirmée, ayant à traiter des affaires complexe du pays dans une situation difficile, les chances de le voir opérer avec succès un exercice positif du pouvoir, pour faire en sorte que se réalise tout ce que les citoyens attendent et espèrent d’un gouvernement digne de ce nom, sont quasiment nulles...

Imaginez-vous en effet l’actuel gouvernement capable de favoriser la création des centaines de milliers d’emplois qui nous seraient immédiatement nécessaires, des centaines de milliers de logements pour en finir avec les sans abri et les mal logés, de réaliser tout les équipements publics pour faire du pays une nation moderne et en plein essor, et tout cela en remplissant les caisses de l’état...?

Il est clair que cet actuel gouvernement ne peut absolument rien de quelque exercice positif du pouvoir que ce soit...

Or, s’il n’exerce en rien, il est clair également que sa légitimité en tant que pouvoir ne tarderait pas à être logiquement remise en cause et que ses jours seraient comptés.

Dans ces conditions, la seule possibilité pour lui de feindre d’exercer véritablement un pouvoir pour se justifier et se maintenir dans la place, c’est de l’exercer négativement, c’est-à-dire d’empêcher, d’interdire, et de le faire de plus en plus et à tous propos. Et ceci, d’autant que tout ce qui relève normalement de sa légitime mission d’empêcher, tel que d’empêcher le développement de la délinquance, il n’y parvient déjà même pas...

Comprenons donc bien que face à la redoutable difficulté qu’il y aurait à sortir le pays de la situation extrêmement préoccupante dans laquelle il se trouve actuellement, et face à l’impéritie totale de ce gouvernement porté au pouvoir grâce à la manipulation médiatique, celui-ci ne possède plus qu’une seule voie pour pouvoir exercer encore et se maintenir, c’est la voie de l’option autoritaire, telle qu’elle se manifeste déjà avec la volonté de restreindre la liberté d’expression, et qui ne peut aller qu’en s’accentuant en constituant ainsi sur la durée, une véritable dictature rampante...

Cependant, puisqu’il faut de la durée pour cette entreprise, c’est justement de cette durée que nous devons la priver, et il nous faut de toute urgence barrer la route par tous les moyens possibles, absolument tous, à ces destructeurs de démocratie...


Paris, le 4 janvier 2013
Richard Pulvar

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