mardi 6 novembre 2012

INSTRUMENTS DE L’APPAREIL D’ETAT



C’est l’heure du choix pour des millions d’Américains, et il est certain que sur le plan de la politique intérieure, sociale et économique, il y a une différence pour le moins affichée, entre les deux candidats. Mais, pour ce en quoi cette élection nous concerne quant à nous, c’est à dire sur le plan de la politique extérieure qui sera menée par ce pays, nous ne devons nous bercer d’aucune illusion à ce sujet, car ces hommes n’en déciderons pas, c’est l’appareil d’état sans lequel ils ne sont rien, qui leur imposera ses nécessités.

En effet, depuis Harry Truman, au sortir de la deuxième guerre mondiale, jusqu’à Barack Obama de nos jours, et sous une douzaine de présidences différentes, la politique extérieure des Etat Unis d’Amérique aura été d’une très remarquable constance.

Elle se résume en fait à la défense égoïste, sans scrupule et sans le moindre état d’âme, des intérêts économiques et géopolitiques des Etats Unis, de l’assise et du maintien de leur suprématie sur le monde, et ceci, par tous les moyens jugés utiles et nécessaires pour cela, sans qu’aucune considération philosophique humaniste, ne vienne contrarier cette démarche.

Bien sûr, nous pourrions penser que des sensibilités différentes pourraient conduire des candidats différents à proposer des façons différentes d’assurer la défense de ces intérêts, telle qu’au lieu du traditionnel schéma de la domination, le fait d’une fructueuse coopération “gagnant-gagnant”, entre états.

Cependant, la culture américaine qui, depuis la fondation de cette nation, et par le fait des circonstances mêmes de celle-ci, est basée sur la capture et la domination, n’emporte pas comme faisant partie de ses valeurs, cette idée d’égalité entre les peuples et de bénéfice partagé. Et, viendrait-il un homme nouveau pour proposer autre chose, que tout le système étatique basé sur la notion de hiérarchie sociale et celle de hiérarchie entre les peuples, ne lui laisserait aucune latitude pour pouvoir mener une politique différente.

Il est clair pour le peuple américain et au nom même de son histoire, qu’il ne peut y avoir de bénéfice pour lui, qu’au détriment d’autres peuples qui ne sont pas jugés participer, comme ils se le prétendent quant à eux, d’une “nation essentielle”.

Dès lors, en plus de l’usage des instruments traditionnels de la diplomatie, et de ceux admis de la concurrence économique et technologique, toutes les autres méthodes y compris les plus crapuleuses, telle que la manipulation médiatique et financière, l’intimidation, la mise en place de gouvernements dictatoriaux afin de parvenir à une mainmise totale sur les ressources naturelles de leurs nations, les assassinats politiques et les coup d’états fomenté par leur services, contre des régimes jugés hostiles, les guerres criminelles, illégitimes et illégales, font partie de la “normalité” de leur politique extérieure.

En fait, il n’y a que lorsque à l’instar de la Chine, les autres nations se mettront à l’abri d’avoir à subir la politique extérieure américaine, que celle ci évoluera, mais pour l’heure, quelle que sera la couleur politique ou raciale du futur président, ces appartenances ne seront d’aucune influence quant à cette politique...

Paris, le 6 novembre 2012
Richard Pulvar


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