jeudi 27 septembre 2012

Les Chrétiens fuient le Proche-Orient



Le Pape Benoît XVI est revenu au Vatican après une visite de trois jours au Liban. La mission était la plus difficile des sept années du pontificat de Joseph Ratzinger. Pour la visite du Pape, l’éruption de la colère musulmane, commencée en Egypte, a gagné la Malaisie pour envahir ensuite les âmes des musulmans européens.

Même le Liban, le pays le plus chrétien du Proche-Orient n’a pas été épargné. 

A Tripoli, le jour ou le souverain pontife s’entretenait avec les autorités libanaises et les chefs confessionaux, des manifestations musulmanes avaient lieu. Ils protestaient contre le film américain outrageux et... contre la visite du Pape. Une personne a péri.

Le voyage du Pape au Liban et sa toile de fond ont fait ressortir l’état malade des relations interconfessionnelles dans la région alors que paradoxalement la source des trois grandes religions révélées, le judaisme, le christianisme et l’islam est là. Malheureusement, elles ont de plus en plus de mal à coexister.

Roman Loukine, expert sur les problèmes de religion de l’Institut de l’Europe sous l’égide de l’Académie des sciences de Russie, pense que l’aggravation des relations interconfessionnelles est le résultat de la politique des Etats-Unis dans la région.

« L’hostilité vis-à-vis des Etats-Unis contribue aux humeurs antichrétiennes. L’Amérique est un Etat chrétien. Pour de nombreux habitants du Proche-Orient, les musulmans, s’opposer aux Etats-Unis, c’est s’opposer au christianisme. Donc, la situation des chrétiens dans ses pays en souffrira ».

Au cours des dernières 15 années, l’émigration des chrétiens de la région a atteint les proportions de l’exode. Elle s’explique par la peur pour l’avenir, la perte des valeurs morales, la politisation de la foi.

Alexei Youdine, l’expert du Centre de l’étude des religions de l’université russe des sciences humaines, dit que ce processus a plusieurs causes. L’une d’elles, c’est que dans l’islam, la politique et la religion sont mêlées. Alors, les chrétiens partiront, hélas.

« Les chrétiens se heurtent donc à ce qu’ils ont oublié : l’expression politique de la religion. Et pour l’islam, la politique et la religion, c’est la même chose. Le rythme de l'émigration des chrétiens du Proche-Orient est presque catastrophique. L’explication de cet événement a plusieurs niveaux ».

Le Proche-Orient c’est le berceau du christianisme. Mais la vie dans ce berceau devient peu agréable. Les chrétiens quittent presque tous les pays de la région. Il faudra alors faire une nouvelle carte chrétienne du Proche-Orient. 

Andrei Fediachine

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