mardi 14 août 2012

Islamisme : les femmes tunisiennes en colère


Les Tunisiennes ont fêté lundi la Journée de la femme avec amertume. Le 13 août 1956 était promulgué le Code du statut personnel (CSP), une série de lois leur accordant plus de droits. Depuis, cette date est devenue leur journée. Mais, lundi, plus que d’une commémoration, il s’agissait surtout d’une protestation. Contre un article de la future Constitution présenté par Ennahda (le parti islamiste au pouvoir).

Le 1er août dernier, la commission droits et libertés de l’Assemblée nationale constituante (ANC) adoptait un texte dans lequel deux expressions ont provoqué la colère de citoyens et de citoyennes, de militants des droits humains ou encore de représentants de la société civile et de la classe politique : « complémentarité » et « au sein de la famille ». La femme ne serait donc pas l’égale de l’homme et n’existerait pas si elle n’est pas mariée. Sur les réseaux sociaux ou dans la presse, femmes et hommes ont dénoncé la « régression » engagée par cette commission majoritairement Ennahda.


Des rassemblements et des pétitions pour éviter tout retour en arrière ont été initiés. « Je pense que la femme est attaquée, pense la comédienne Leïla Toubel, parce qu’elle représente un barrage face à l’obscurantisme et au projet social d’Ennahda. Ils feraient mieux de s’occuper de faire un peu plus de politique. » Des mots qui prennent une résonance toute particulière alors que le gouvernement subit de nombreuses critiques sur sa gestion du pays.


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