vendredi 25 mai 2012

"Taubira est une cible parfaite. On va bien se marrer.



L’UMP s’en donne à cœur joie et attaque la nouvelle garde des Sceaux. Christiane Taubira cristallise sur elle les rancœurs de la défaite et les débordements de l’extrême-droitisation d’une partie de l’UMP avant les législatives. Les attaques se succèdent ad nauseam. 
À peine était-elle nommée ministre, le 16 mai, que le député Jean-Paul Garraud, membre de la Droite populaire, déclarait que la composition du gouvernement lui donnait "mal à la France", en ciblant l'élue guyanaise. Se défendant de toute attaque "par rapport à la couleur de peau", il avait dénoncé sa position sur "l'esclavagisme", l'accusant de "faire à chaque fois le procès de la France" et d'avoir une "vision très communautariste de l'Histoire de France".
Le patron de l’UMP a validé le lynchage mardi en faisant une pirouette réthorique qui a fait rire jusqu’aux élus FN : "Je dis aux Français qui ont envie de voter Front national qu'en votant Front national, on a la gauche qui passe. Donc, quand on vote Front national, on a Taubira et l'annulation des tribunaux correctionnels pour mineurs." Des députés UMP ont, du coup, repris à leur compte des rumeurs glanées sur Internet, sans rien vérifier. Ce que résume un élu de droite à l’AFP : "C'est comme Eva Joly, qui était un punching-ball idéal pour la droite. Taubira est une cible parfaite. On va bien se marrer..."
Après les juges pour enfants, c’est le syndicat de la Magistrature qui soutient Taubira
La ministre reçoit néanmoins quelques soutiens. Ce mercredi, c’est le Syndicat de la magistrature qui déplore la violence de ces attaques, et notamment les "sous-entendus racistes et sexistes", lancées contre la ministre de la Justice depuis qu'elle a confirmé son intention de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs. 
L'offensive en dit long sur le niveau d'automatisme affligeant atteint par les maîtres autoproclamés du "réalisme", qui crient au "retour de l'angélisme", au "laxisme", à l'"irresponsabilité". Et le Syndicat de la magistrature décerne une "palme" à l'ancienne garde des Sceaux Rachida Dati et rappelle quelle "ministre catastrophique elle fut".


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