mardi 1 mai 2012

Le muguet du 1er mai du porte bonheur à la fête du travail




Le lys dans la vallée, le muguet est appelé pareillement clochette des bois, grelot ou grillé des bois, larmes de sainte Marie, l’Amourette, ou encore le gazon de parnasse, en référence à la légende d’Apollon qui en aurait tapissé le Mont Parnasse afin que les muses y foulent leurs pieds sans s’y blesser. 

Le muguet, fleur par excellence du 1er mai, a une connotation porteuse de chance ou de bonheur, qui s’inscrit dans une logique rurale reposant sur des traditions florales séculaires, qui du reste se retrouvent dans cette pluralité vernaculaire. 

Le mois de mai marquant le retour en floraison des arbres et des fleurs, de nombreuses coutumes ont été initiées pour marquer cet évènement d’importance dans l’année, les romains célébraient au début du mois de mai les Floralias, les Florales soient des floralies en l’honneur de la déesse sabine des fleurs, Flora (ou Flore), à l’occasion de festivités longues de cinq nuits de chasse dans le cirque de Flore et de représentations scéniques. 

Chez les Grecs, ils en étaient tout autre, car s’ils honoraient une nymphe  Chloris à l’occasion des Anthestèries, venant de anthos signifiant la fleur et donc la fête des fleurs, ces dernières n’en étaient pas les éléments centraux de ces célébrations, à la gloire de Dionysos, l’une des plus vieilles Dionysies encore célébrées à ce jour. L’élément floral étant des couronnes de fleurs apposées sur les portes d’entrée des maisons.

Les Celtes pour leur part, voyaient en la clochette des bois une inspiration mystique, qui était un élément druidique voué à l’amélioration de la mémoire, mais qui servait surtout à réjouir les cœurs et à chasser les mauvais esprits.

Le lys des bois était dans les maisons celtes, de véritables totems protecteurs. C’est ainsi que la notion porte-bonheur, directement rattachée au muguet a pris corps. 

Dans le même temps, se sont propagés en Europe les arbres de mai, sorte de mats fleuris fait d’aubépine et de muguet accrochés aux portes des maisons, qui n’est pas sans rappeler les couronnes de fleurs grecques des Anthestéries.  

Par la suite, au moyen âge, l’église étant passée par-là, le mois de mai est devenu le mois dévolu à la vierge Marie et aux accordailles, les jeunes gens accrochaient également des aubépines sur les portes de leur promise. 

Plus tard à la Renaissance, Charles IX le jour du 1er mai 1561, reçut en cadeau des larmes de sainte Marie, il décida d’officialiser cette tradition  de la fleur  porte-bonheur où il fut dès lors d’usage d’offrir du muguet aux dames de la cour. 

Ainsi, la fleur de muguet devint, l’Amourette, l’emblème du porte-bonheur et de la rencontre amoureuse, festoyé lors des bals de muguets où l’on y muguette (c’est-à-dire flirte). 

Ce ne sera qu’au début du XX e siècle, que le lys de mai sera associé à la fête du travail, elle-même ne datant que 1882. 

Venu du milieu de la mode où au 1er mai les petites mains s’offraient mutuellement du muguet en guise de chance et de succès de leur travail. 

Une symbolique ouvrière reprise par le monde du travail  par la suite ce jour-là. 

La fête des travailleurs deviendra la fête du Travail sous le régime de Pétain où l’églantine rouge au veston rappelant bien trop la gauche sera institutionnellement remplacée par le muguet lors des célébrations du 1er mai. 

Néanmoins, la tradition en France de la vente du muguet le 1er mai  bénéficie d’une tolérance spéciale pour les vendeurs de muguet,  une tolérance qui date de 1932 et se serait répandue à l’avènement des congés payés en 1936. 

 Alors qu’il soit porte chance ou signe d’une union future ou fleur heureuse du Travail que ce brin de muguet vous soit clément, bon 1er mai à tous !

Emmanuelle Bramban

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