lundi 30 avril 2012

DÉCLARATION DU GROUPE RÉVOLUTION SOCIALISTE (ANTILLES)


1. Le premier tour des élections présidentielles a montré, dans les dernières colonies, un rejet de Sarkozy et de sa politique encore plus fort qu’en France. Sans spéculer sur le sens des abstentions, on peut dire de façon certaine que parmi celles-ci, en Martinique, un nombre non négligeable est également synonyme d’opposition à la politique menée par le pouvoir durant les 5 dernières années. Nous rappelons que dès le soir de l’élection de Sarkozy en 2007 nous avions annoncé que désillusions et mobilisations ne tarderaient pas. Nous nous réjouissons évidemment de cette situation à laquelle ont contribué toutes les luttes que nous avons menées en compagnie de beaucoup d’autres durant ces 5 années.
2. A l’inverse, le score élevé obtenu par le FN confirme l’existence en France d’un nombre important de gens capables de s’accommoder du racisme et de la xénophobie patentés de ce parti, voire même, pour une partie de partager ces idéologies mortifères, largement encouragées par les dérives des Guéant, Hortefeux, Sarkozy et autres. Il ne s’agit pas d’une vraie nouveauté mais d’une persistance qui met le mouvement progressiste et démocratique français devant un défi de taille.
Ses progrès électoraux chez nous montrent que nous ne sommes pas à l’abri des réflexes et des pensées rétrogrades qui, sous couvert de colère brute, font le lit de nos pires ennemis. Les porteurs de ces messages de haine savent qu’ils ne trouveront auprès de nous aucune complaisance sous quelque prétexte que ce soit.
3.Malgré son niveau modeste, le score de Philippe Poutou du NPA réalisé dans des conditions de grandes difficultés (campagne tardive après une longue bataille pour les signatures, candidat nouveau, pression du vote Mélenchon) prouve l’existence durable en France d’un courant à la fois anticapitaliste et anticolonialiste, capable de s’opposer fermement à la vraie droite sans perdre son indépendance à l’égard de ce qu’il faut bien appeler la fausse gauche de Hollande. Nous analysons le score de Mélenchon comme le signe de l’existence en France d’une volonté de résister aux agressions du Capital, d’une aspiration à des solutions autres que les sacrifices imposés aux mêmes par les mêmes. Mais nous maintenons notre vision très critique de la complicité de Mélenchon avec la vieille idéologie coloniale de la «République une et indivisible». La gauche française doit se débarrasser de cet héritage pour être capable de nous reconnaitre comme des peuples avec qui il s’agit de coopérer loin de toute ignorance et de tout paternalisme
4 Le deuxième tour ne nous laisse que la possibilité du bulletin Hollande si nous voulons participer à l’œuvre de salubrité publique de dégager Sarkozy. Nous l’utiliserons pour notre propre compte, mais nous ne mènerons aucune campagne, ne lancerons aucun appel ni pour la personne, ni pour le programme, ni pour les perspectives représentés par François Hollande. Nous rejetons toute responsabilité dans la politique qu’il mènera et que sur bien des points nous combattrons à partir de notre orientation anticolonialiste et anticapitaliste.
D’ores et déjà nous appelons à l’unité, à l’organisation et à la mobilisation de toutes celles et de tous ceux qui refusent d’être les souffre-douleurs d’une politique faite pour les puissants. Sous prétexte de crise dont ils portent seuls la responsabilité. Les profiteurs d’ici et d’ailleurs chercheront à accentuer les coups qu’ils nous portent. En ce moment même, des licenciements criminels sont programmés à l’hôtel Galion, des licenciements idiots menacent dans le secteur Sécurité, des licenciements suspects se profilent chez Venutolo, des licenciements scélérats et revanchards se déroulent à Outre-mer Télécom, tandis que des postes sont supprimés en pagaille dans la fonction publique, dépouillant l’Ecole, la Santé, de service public de l’Emploi. Le «vrai travail» est mis à l’encan sans ménagement!
Le 1er mai est la première occasion qui se présente de dire notre volonté de résistance. Le GRS soutient sans réserve celles et ceux qui dans cette échéance adoptent la seule attitude réaliste: celle de l’unité de celles et ceux d’en bas pour la défense de leurs droits et pour les avancées radicales qui ouvriront le chemin vers des lendemains d’espérance.
FDF, le mardi 24/04/2012

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