samedi 31 décembre 2011

Bonne année 2012


La crise s'est installée dans l'économie et quelque part la peur domine l'année à venir, contrairement à l'an 2000 où l'on percevait une grande inquiétude, à l'aube de 2012 c'est la peur qui prévaut. Nous ressentons que le monde que nous connaissons s'effondre et nos valeurs avec...

Dans l'adversité et la difficulté nous devons toujours conserver une lueur d'espoir et ne pas verser dans la haine ou le mépris, afin de pas nous altérer et continuer d'aimer et de vivre.

Bonne et heureuse année 2012, souhaitons la paix, la santé et l'amour.

Dieu est aux commandes pendant que l'on ensanglante l'Afrique


Il me souvient : j'étais enfant et l'on croyait aux esprits des morts, à leur présence parmi les vivants ; j'etais enfant et un esprit habitait chaque élément de la nature, l'eau de la rivière qui coulait, ces branches que le vent faisait balancer ; j'étais enfant et nous vivions environnés par les âmes de nos ancêtres ; nous ne mourions pas, puisque nous rejoignions nos aïeuls dans un au-delà si proche, si palpable puisque nous ne nous étions jamais quittés ; j'étais enfant et chaque soir à l'heure du coucher, mes tantes veuves, dressaient la table pour leurs defunts époux et dans la nuit, mes oreilles d'enfant captaient les moindres bruissements dans la demeure familiale ; j'étais enfant et au reveil, grand-mère ou une cousine plus âgée parlait de la visite d'un tel aieul durant notre sommeil. J'étais enfant, nous allions à la messe avec grand-mère et nous ne manquions jamais de faire quelque libation aux ancêtres avant de porter une miette à nos bouches.

J'étais enfant... Et l'homme Noir n'avait pas peur de mourir. Il ne semblait pas si attaché que cela aux choses terrestres puisqu'il n'y avait pas de rupture entre hier, aujourd'hui et demain. Et l'Homme Noir avait des convictions, il pouvait se battre pour ses idéaux jusqu'à la dernière goutte de sang... C'était il y a si longtemps, pourtant il me semble que c'était que des centaines voire des milliers d'hommes Camerounais se battaient dans les maquis, ils savaient qu'ils allaient mourir... Certains tombaient, d'autres se relevaient... Jusqu'à ce qu'il n'y eut plus personne à assassiner.
Voilà que le christianisme a envahi les coeurs de l'Afrique et l'homme noir a peur de mourir.

Jamais on a eu si peur de mourir que depuis que l'on prie, prie, prie Sainte Vierge Marie, Jesus-Christ, Saint Joseph et tous les autres Saints... sans oublier de vivre. Oui de vivre surtout, car à y bien regarder, ces prières ne comportent qu'une demande : mieux vivre soi ! C'est ainsi qu'aujourd'hui, on prie pour l'essentiel pour avoir du travail, on prie pour s'enrichir, on prie pour que Dieu nous donne une bonne santé...

"Dieu est aux commandes, Calixthe, clament nos pasteurs. Ne t'inquiète pas"..."Aux commandes de quoi donc ? Ne cesse-je de demander et d'ajouter : Dieu ne se mêle pas d'histoires d'hommes. Il donne la foi et la force d'agir." Et l'on me rétorque " Dieu est aux commandes... Tout se passera bien, tu verras" Et tout ne s'est jamais bien passé, je le dis d'autant plus fortement que je contaste que cette religion est devenue un élément d'endormissement de la conscience des Noirs, leur exomil, leur opium ! Cette manière de croire en Dieu est d'autant plus nocive qu'à l'heure où il conviendrait de se battre, se battre pour sa dignité, se battre pour la liberté des peuples, se battre pour bâtir un devenir meilleur, l'on prie pour que Dieu seul retablisse l'ordre.


Qu'il nous octroie la liberté ! Qu'il donne la dignité ! Qu'il nous introduise dans l'histoire des peuples et des Nations ! Et j'en passe... Pendant ce temps, d'autres nous écrasent et pourquoi ne le feraient-ils pas ? Il rient, oui rient jusqu'à se tenir les côtes : " Quelle naïveté, se moquent-ils. Pourvu qu'ils continuent à penser que Dieu...." Et pendant ce temps, ils tuent nos enfants, violent nos femmes, pillent nos richesses. "Dieu est aux commandes, peuples d'Afrique ! "

Calixthe Beyala

vendredi 30 décembre 2011

Marihuana Tax act (1937)

"Il y a 100 000 fumeurs de marihuana aux Etats-Unis, la plupart d'entre eux sont des noirs, des latinos, des Philippins ou des artistes. Leur musique satanique, le jazz et le swing, est le résultat de la consommation de cette drogue. La marihuana fait que les femmes blanches recherchent des relations sexuelles avec des noirs ou des artistes, entre autres. La marihuana conduit au pacifisme et au lavage de cerveau communiste. Tu fumes un joint et probablement tu tues ton frère. La marihuana est la drogue qui est en train de causer le plus de violence de toute l'histoire de l'humanité." Discours prononcé par Harry J. Anslinger à l'occasion de l'approbation par le congrès des Etats-Unis de la Marihuana Tax act (1937), loi toujours en vigueur qui interdit la vente et la consommation de la marihuana aux Etats-Unis.

Le Noël de l'Union européenne du Capital


La Banque centrale européenne a offert un cadeau de Noël à ses collègues banquiers : l'offre illimitée de crédit aux banques pendant trois ans, avec des taux d'intérêt de 1%. La banque peut prêter cet argent – avec des taux d'intérêt bien plus élevés – aux gouvernements, se remplissant les poches aux dépens du contribuable. La reprise de ces transactions scandaleuses s'accompagne de nouveaux cadeaux : réduction des réserves obligatoires (que la banque doit conserver en sa possession) et assouplissement des garanties bancaires auprès de la BCE ; la banque peut se débarrasser auprès de la BCE de tous les « emprunts toxiques » sans aucune valeur. En un seul jour, plus de 500 banques ont amassé près de 500 milliards d'euros. Un économiste cité par le Telegraph déclare que le montant emprunté « est équivalent à près d'1,5 fois les titres de la dette que l'Espagne et l'Italie devront émettre en 2012 ». Pour les États, l'argent ne s'obtient qu'à des taux usuraires, au prix du sang, de la sueur et des larmes. Pour les banques, l'argent comme le champagne coule à flots. Comme il fallait s'y attendre, les bourses et les marchés « à risque » ont connu une journée d'« euphorie ».

Si le Noël de l'UE pour les banquiers est un jackpot, pour les peuples, il a un goût bien plus amer. Les portugais le savent bien. Et la Commission européenne aussi : selon le Financial Times, « une nouvelle étude commanditée par la Commission européenne (…) affirme que les mesures d'austérité mises en œuvre au Portugal en 2010 ont été 'clairement régressives', de telle sorte que les familles les plus pauvres ont vu leurs revenus diminuer plus fortement, en proportion, que ceux des ménages les plus aisés ». Un graphique qui accompagne la nouvelle indique que dans les familles les plus pauvres avec des enfants, la perte a été de l'ordre de 9%. Mais ils en veulent encore plus. Des grecs martyrisés, ils exigent des dizaines de milliers de suppressions d'emploi dans le secteur public, de nouvelles baisses de salaires et des privatisations. En Irlande – où les salaires des fonctionnaires ont été diminués en moyenne de 14% – il y aura de nouvelles « coupes budgétaires de 3,8 milliards d'euros – de nouvelles restructurations dans le secteur public, des coupes dans les allocations familiales, des frais de scolarité bien plus élevés, et une augmentation de la TVA pour atteindre la barre des 23% ». La chancelière Merkel a salué l'Irlande comme un « magnifique exemple » à suivre pour sortir de la crise. Mais les chiffres les plus récentes indiquent une contraction de 1,9% du PIB au 3ème trimestre (12,5% depuis le début de la crise) et un chômage qui pointe à 14,3%.

Ceux qui croient dans la propagande de l'UE n'arrivent pas à concevoir comment on peut s'entêter dans des politiques aussi désastreuses. C'est simple. Il y a des gens qui réalisent leurs profits sur le dos de la misère des peuples. La lutte des classes, loin d'être une chose du passé, n'a jamais été aussi intense sur le sol européendepuis l'époque du fascisme et du nazisme. Mais il y a autre chose : les classes dominantes se révèlent incapables de contrôler leur crise. Éclairant, le spectacle des attaques mutuelles entre anglais et français après l'échec du Sommet européen (vice-éditeur du Daily Telegraph, Jeremy Warner, a publié un postdont le titre était « le seul problème avec la France, c'est qu'elle est pleine de français »). Devant le désastre annoncé, tout le monde se défausse de ses responsabilités. Le « père de l'Europe » Jacques Delors dit désormais que « l'euro était condamné dès le début ». Même le chef d'Etat major des États-Unis, le général Dempsey, déclare que la « zone euro est en grand danger » et que les États-Unis sont « très préoccupés (…) de la possibilité d'émeutes dans les rues et de désintégration de l'Union ». Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a tenté d'apaiser les relations franco-anglaises, en soulignant les convergences dans « le traitement de la crise en Libye, en Iran et en Syrie », en annonçant un sommet militaire bi-latéral, en rapelant les avancées dans la « création d'un drone commun »et d'un « programme commun de simulation d'armes nucléaires », domaine touchant au « cœur du cœur de la souveraineté nationale ». Cette même souveraineté nationale que le président de l'UE, Van Rompuy, déclare qu'il « faudra sacrifier pour retrouver une nouvelle zone euro crédible ». Vous y voyez une contradiction ? Pas le moins du monde. Ce qu'il faut, c'est avoir les bonnes lunettes pour voir la réalité de l'Union européenne du grand capital.

Article initial de Jorge Cadima, du département international du PC Portugais (PCP), pour Avante, organe du PCP

Haiti : Bill Clinton et nous


Les Haïtiens suivent de très près les faits et gestes de Bill Clinton. Scrutant ses prestations et passant ses déclarations au peigne fin. Il faut dire que , pour des raisons évidentes, Bill Clinton ne laisse personne indifférent . Même ses adversaires (quand il en avait) le considéraient comme l’homme politique le plus habile et le plus intelligent de sa génération. C’est aussi le président américain qui a connu le plus de succès pendant et après son mandat . Quelqu’un qui , dans le temps, a su affronter l’adversité avec une certaine sérénité. Donnant l’impression qu’il finit toujours par triompher de ses déboires . Il a connu les plus grands honneurs et les plus grandes gloires . Depuis son départ de la Maison-Blanche , il est allé de succès en succès . Travailleur infatigable, il a réussi à monter l’une des plus impressionnantes machines socio-politico-institutionnelles qui aient jamais existé.

C’est un homme sympathique. Il ne joue pas la comédie et met tout le monde à l’aise. Impossible de résister à son charme. La Fondation Clinton est actuellement l’une des ONG les mieux financées et les plus influentes de la planète. La Clinton Global Initiative est à la fois un cénacle, une académie et un haut lieu d’échanges pour les plus grands économistes , les plus grands humanistes et les célébrités les plus en vue. Il est difficile de trouver quelqu’un de par le monde qui ait un carnet d’adresses mieux garni que celui de Bill Clinton. Dans ce sens, on peut vraiment parler d’un Empire Clinton. Et ceci, sans même prendre en considération l’ apport d’Hillary Rodham Clinton dont le rayonnement , bien longtemps avant de devenir Première Dame, Sénateur et Secrétaire d’ Etat, était au moins aussi grand , sinon plus , que celui de son mari.

L’importance de Hillary ne date pas d’aujourd’hui. Dans les années 80, elle figurait déjà parmi les 100 avocats les plus influents des Etats-Unis. En fait, les observateurs de la scène politique américaine ont toujours reconnu que sans le support continu et inaltérable de Hillary , Bill aurait pu ne pas conquérir la Maison-Blanche en 1992. Ce qui explique que, pendant la campagne des primaires , l’un des slogans que son équipe avait mis à la mode était Buy one , get the second one free. Elisez Bill et vous aurez aussi Hillary en prime ».

Bill Clinton est admiré pour son intellect , sa capacité d’écoute , sa disponibilité pour aider, son savoir-faire et son pouvoir de convocation. Ses activités de philanthrope , qui passe une bonne partie de son temps à aider les autres à se relever et à essayer de résoudre les problèmes, ne se comptent plus. S’il n’a pas encore l’âge pour être reconnu comme un vieux sage, il est à coup sûr l’un des anciens chefs d’Etat les plus expérimentés , les plus sollicités et les plus adulés de la planète.

C’est ce personnage plus grand que nature que le Secrétaire Général de l’ONU , monsieur Ban Ki Moon, a choisi pour être son Envoyé Spécial en Haïti en 2009 , après les ravages causés par des cyclones en série et les difficultés de mobiliser les ressources nécessaires en faveur d’Haïti . Bill a accepté sans aucune hésitation . Qu’ une personnalité de la stature de Bill Clinton se soit mise au service d’Haïti pour essayer d’améliorer l’image du pays , d’y attirer des investissements et d’y créer des emplois, voilà une entreprise noble à plus d’un titre. Et les Haïtiens ne s’y sont pas trompés. Même s’il n’y a pas eu beaucoup de témoignages publics à ce sujet, ils n’ont jamais manqué en privé d’exprimer leur appréciation vis-à-vis de ce personnage exceptionnel.

Et vint la tragédie du 12 janvier 2010 ! Bill Clinton qui était déjà très visible sur le dossier d’Haïti est devenu Monsieur Haïti, d’autant plus que les autorités haïtiennes, ont donné au début l’impression d’être totalement dépassées par l’ampleur de la tragédie . Ban Ki Moon a fait à nouveau appel à lui pour lui demander , outre ses responsabilités d’Envoyé Spécial, de prendre le leadership dans la coordination des efforts d’assistance internationale à Haïti , depuis la phase d’ urgence jusqu’ à celle de la reconstruction. Un mandat de longue durée donc ! Bill Clinton a accepté sans hésiter , déclarant très modestement qu’ il fera de son mieux.

Personne ne pourra jamais vraiment évaluer le rôle crucial joué par Bill Clinton, les portes qu’il a ouvertes aux autorités haïtiennes et cette façon bien à lui de vendre Haïti et son peuple. Il a su trouver les mots qu’il faut au moment qu’il faut , réunir l’audience la plus appropriée au moment le plus approprié . Il a pu ainsi trouver au niveau de la plupart des institutions internationales des oreilles totalement favorables à sa démarche et des responsables vraiment bien disposés à former un partenariat avec lui et Haïti. Clinton est devenu le responsable en Chef du dossier des Relations Publiques d’Haïti.

C’est aussi l’une des rares personnalités internationales à délivrer un message invariablement positif sur Haïti, ne doutant jamais qu’il relèvera de ses cendres . Il n’hésite pas non plus à dire du bien des présidents haïtiens avec lesquels il a eu l’occasion de collaborer , reconnaissant les mérites du président Préval à un moment où il était critiqué de toutes parts . Et considérant le président Martelly comme l’un des leaders haïtiens le plus articulés des trente dernières années.

Dès le lendemain du tremblement de terre et pendant que les Haïtiens s’acharnaient à essayer de retrouver les cadavres de leurs êtres chers ensevelis sous les décombres, Bill Clinton était à pied d’œuvre, avec les experts du Département d’Etat et ceux de sa Fondation , esquissant les grandes lignes de la structure qui allait devenir la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH). Il a recommandé d’aller au-delà d’une simple reconstruction et de reconstruire mieux . Le slogan Build Back Better qui avait connu son heure de gloire et de succès en Indonésie, après le tsunami de 2004, est devenu chez nous Build Back Better and Beyond. Il ne faut pas seulement reconstruire, il faut reconstruire mieux et aller encore plus loin ! Voilà le rêve inspiré par Bill Clinton que contemplait Haïti sitôt après le 12 janvier 2010 .Ce rêve est-il en train d’être réalisé ? Est-il encore réalisable ? En tout cas, Clinton continue d’y croire fermement. Pour cela, il s’est vraiment attelé à mobiliser ses nombreux amis pour les encourager à investir en Haïti. Parallèlement, il ne rate aucune occasion pour rappeler que sans l’établissement d’un Etat de Droit , il n’y a pas d’investissement possible ni a fortiori développement économique.

S’ils ne peuvent pas encore parler de gros succès, la plupart des Haïtiens jugent l’action de Bill globalement positive, compte tenu de l’ampleur des défis à relever et de la nature de son mandat. S’ils concèdent qu’il faudra du temps et beaucoup de patience, ils reconnaissent aussi qu’à cause de Bill, les projecteurs et les caméras du monde entier sont braqués sur Haïti. Diffusant beaucoup d’images. Sympathiques quand elles montrent Bill Clinton en action . Déprimantes quand elles s’écartent de lui pour se fixer sur d’autres objectifs comme des montagnes d’immondices où des humains disputent aux cochons et aux chiens errants des déchets de poubelles. L’image , c’est un peu la langue d’Esope : elle est capable du meilleur comme du pire. Chez nous, bien souvent, elle montre le pire...

C’est peut-être pourquoi, de nombreux compatriotes, mélangeant rumeurs, anecdotes et observations propres, s’interrogent sur l’impact réel et les conséquences de la présence de Bill Clinton en Haïti. Au titre des rumeurs, il y en a qui ont vu tout de suite son empreinte dans la désignation de Garry Conille comme Premier Ministre. En effet, quand le Président Martelly a fait choix de Garry Conille, tous les commentateurs ont rappelé que M. Conille est ou était le Chef de Cabinet de Bill Clinton. De là à conclure que c’est Bill qui l’a proposé (les mauvaises langues disent même qu’il l’a imposé), il n’y a qu’un pas qui a été très vite franchi. Personnellement , sans être le dépositaire d’un quelconque secret ou d’une quelconque confidence , je doute fort que Bill Clinton ait quelque chose à voir avec cette nomination . Cela ne veut pas dire qu’il ne l’ait pas supportée quand il l’a apprise. Mais je suis porté à croire que la nomination n’a été ni de sa suggestion directe ni de son initiative. Il l’a bien accueillie , certes (pourquoi pas ?), mais il n’en n’a pas été l’instigateur.

C’est sans doute le moment de clarifier que, malgré toute la prétendue servilité des chefs d’Etat haïtiens vis-à-vis des partenaires internationaux, il a toujours existé des sujets tabous et des zones réservées que ces Chefs d’Etat considèrent comme étant uniquement de leur ressort et de leurs privilèges et qu’ils n’acceptent pas de partager avec les amis étrangers ou nationaux. Pour influents fussent-ils. La position de Premier Ministre appartient à cette catégorie. Et la plupart des observateurs étrangers, au courant des pratiques locales teintées de xénophobie, savent que la meilleure façon de saboter un candidat haïtien auprès d’un Chef d’Etat, c’est de prendre l’initiative de faire sa promotion auprès des autorités nationales. Ceci est valable pour tous les Chefs d’Etat, qu’il s’agisse d’Aristide , de Préval ou de Martelly. Donc, malgré l’apparence copain-copain du Président Martelly avec l’ancien Président américain, je doute qu’il ait accepté que ce soit Bill Clinton qui lui choisisse son Premier Ministre.

Ceci étant dit, beaucoup de compatriotes s’interrogent maintenant sur l’opportunité du tandem Bill Clinton/Gary Conille à la tête de la CIRH. Certes, ils estiment qu’au moment de la création de cette nouvelle entité , Bill Clinton lui a apporté son prestige , sa caution personnelle et son savoir-faire, donnant ainsi aux bailleurs les garanties que les ressources seront utilisées à bon escient. Ce qui n’est pas rien dans un contexte où Haïti est classée, à tort ou à raison, parmi les pays à très forte perception de corruption. Mais, à présent que son ex-Chef de Cabinet est le Premier Ministre et de ce fait, co-président de la CIRH, il n’est pas étonnant que des Haïtiens se posent des questions sur le bien-fondé d’un arrangement qui chatouille la susceptibilité nationaliste de plus d’un. Donc si le mandat de la CIRH est renouvelé et que Bill continue d’entre être le co-président avec son ex-chef de cabinet, il sera difficile de combattre la perception que le vrai et unique patron de la CIRH est Bill Clinton. Il n’en sera certes rien dans la réalité, car Bill ne cherche à être le patron de quoi que ce soit en Haïti. Mais c’est le genre d’ambigüité qui devra être levé , si l’on veut mettre les Parlementaires en situation de voir d’un œil plus favorable une extension de la CIRH, après bien sûr, un amendement ou l’abrogation de la fameuse loi d’urgence qui a présidé à sa création.

Les Haïtiens apprécient donc l’action de Bill , mais ne sont pas disposés à prendre tout ce qu’il dit pour argent comptant. En fait, comme je l’ai dit plus haut, ils analysent minutieusement chacune de ses déclarations publiques. Ecoutons à cet effet les commentaires d’un vétéran de la diplomatie haïtienne très versé dans les questions de protocole.

« Je ne crois vraiment pas que les anciens présidents américains aient encore besoin de médailles, mais je suis très honoré de recevoir celle-ci. J’aime Haïti et je crois dans ses promesses . » C’est en ces termes que Bill Clinton a accueilli la plus haute distinction que lui a octroyée le président Martelly. C’est la deuxième fois en moins d’un an que l’ex-président américain a été honoré par un président haïtien. Le président Préval l’avait aussi fait quelques mois après le séisme. Cette réponse de Bill avait plutôt surpris mon interlocuteur qui affirme qu’elle ne correspond ni au symbolisme du moment ni à l’homme qui met généralement un point d’honneur à ne pas froisser la susceptibilité de ses hôtes. Pour quelqu’un si habile dans le choix du mot juste, dans l’utilisation du langage le moins conflictuel possible, il aurait pu dire tout simplement : « J’ai déjà reçu plusieurs médailles et décorations, mais celle-ci aura une place spéciale dans mon cœur, car j’aime Haïti et je crois dans ses promesses. »


Mais rappeler qu’un ancien président américain (en l’occurrence Bill Clinton lui-même) n’a pas vraiment besoin de médaille pendant qu’il en reçoit une est un accroc grave au Protocole, poursuit mon interlocuteur. Surtout quand il s’agit de la plus haute décoration du pays : Grand-Croix, plaqué Or de l’ Ordre National Honneur et Mérite , octroyée uniquement (et rarement) aux Chefs d’Etat. Mon diplomate d’ajouter qu’il sera très intéressé à écouter le discours que Bill Clinton fera quand il recevra la médaille qui accompagne le Prix Nobel de la Paix qui lui sera un jour décerné, entre autres motifs, parce que sa mission en Haïti aura été couronnée de succès tant aux yeux des Haïtiens qu’à ceux de la communauté internationale.

Je laisse au lecteur le soin de commenter cette position du diplomate. Mais, je ne peux m’empêcher de souligner la référence au Prix Nobel qui semble indiquer une appréciation certaine des efforts de Bill en faveur d’Haïti.

D’autres compatriotes soulignent chez Bill un excès d’optimisme qui a pour corollaire de créer des attentes trop grandes. D’autant que , malgré son charisme , Bill ne peut éviter qu’il y ait des retards ni dans le versement des ressources ni dans les décaissements. Certains disent même que les titres honorifiques de Bill (Envoyé Spécial, Co-Président de CIRH, ) risquent de jeter la confusion chez les Haïtiens et qu’il n’aurait pas dû se laisser enfermer dans un titre quelconque , vu qu’il a par lui-même un prestige qu’aucun titre ne peut ni conférer ni égaler. En fait, ces titres ne font que l’assimiler à un haut fonctionnaire international , héritant ainsi du passif attaché au statut des hauts fonctionnaires qui sont souvent considérés comme non seulement insensibles et sans conviction propre, mais aussi comme esclaves d’un discours public auquel ils ne croient pas et qu’il leur arrive même de renier en privé. Ce n’est certainement pas le cas de Bill Clinton. Mais comme on dit, la perception vaut le fait.

Quoi qu’il en soit, en ce qui concerne l’avenir de leur pays, les Haïtiens sont ballottés entre espoir, optimisme modéré et inquiétudes. Espoir et optimisme dus à la somme de bonne volonté et à la solidarité internationale. A l’endurance du peuple haïtien qui, même dans les pires moments , acceptent de considérer le verre à moitié plein et à continuer de lutter .(Bien entendu, cette dernière affirmation ne s’applique pas aux nihilistes) . Inquiétudes cependant pour l’avenir , exprimées sous formes d’interrogations muettes du genre : « Et si malgré les souffrances, malgré les efforts des uns et des autres, malgré toutes les énergies investies, les fruits ne tiennent pas les promesses des fleurs ? » Les plus pessimistes pensent que Bill qui est sollicité de toutes parts, abandonnera bientôt Haïti pour se consacrer à d’autres crises et affronter d’autres challenges, si des résultats satisfaisants et concrets se font trop attendre. Si cela devait arriver, ce serait certainement un signal que les choses ne s’amélioreront pas de sitôt. Alors, même parmi les amis autoproclamés d’Haïti, il s’en trouvera plusieurs pour associer notre pays avec un indéfinissable syndrome d’échec chronique . Je vois déjà ce journaliste de Time Magazine ,dont je ne me rappelle pas le nom, se référer à son dernier article titré « un pays en faillite et qui n’en finit pas de faillir » pour blâmer Haïti et les Haïtiens, non pas tellement parce que les choses vont mal, mais surtout parce que nous aurons fait essuyer à Bill Clinton et à sa Fondation leur premier grand échec public.

Heureusement qu’un tel scénario ne se matérialisera pas. Du moins pas pour le moment. Il n’y a pas non plus d’indication que le partenariat Haïti /Bill Clinton est en train de se fissurer . Ni que Bill pense à abandonner sa mission. Au contraire, par ses faits et gestes, par sa rhétorique invariablement positive et par les multiples initiatives qu’il prend pour encourager les investissements, il semble plutôt déterminé à accompagner Haïti aussi longtemps qu’il se sentira utile.

Pour finir, je dois quand même rappeler à mes compatriotes qu’avec ou sans Bill Clinton, avec ou sans la communauté internationale, la balle du développement de notre pays est dans notre camp et nous sommes responsables du futur de notre pays. Aussi, au-delà des déclarations d’intention, nous devons renforcer notre foi dans l’avenir et capitaliser beaucoup plus sur ce qui nous unit. L’arbre Bill Clinton ne doit pas nous empêcher d’apprécier la forêt de tous les autres partenaires et plus particulièrement de mettre en valeur la forêt de toutes les initiatives et de toutes les énergies nationales qui se développent chaque jour davantage.

Ce sont mes vœux pour 2012.


 Ericq Pierre

jeudi 29 décembre 2011

Pour Chavez, les États-Unis peuvent «inoculer le cancer»


Le président vénézuélien affirme que trop de leaders sud-américains souffrent de cancers pour que ce soit une simple coïncidence.

Les cancers qui touchent les chefs d'État d'Amérique latine sont-ils le fruit d'un complot américain? C'est la question soulevée par Hugo Chavez, le chef d'État vénézuélien. Tout commence mardi soir, lorsque les Argentins apprennent que Cristina Kirchner, leur présidente, est atteinte d'un cancer de la thyroïde et sera opérée début janvier, avec un diagnostic très optimiste. Son nom s'ajoute à la liste des leaders d'Amérique latine atteints de cette maladie: Fernando Lugo, président du Paraguay, a un cancer du système lymphatique depuis 2010 en phase de rémission. Lula, l'ex-président du Brésil, est pour sa part atteint de ce mal à la gorge, et serait en passe de le vaincre. Celle qui lui a accédé, Dilma Rousseff, a pour sa part gagné ce combat en 2009, face à un cancer lymphatique.

«C'est très bizarre»


Une série noire qui ne peut être due au hasard, à en croire les dernières déclarations d'Hugo Chavez, qui a lui-même déclaré s'être débarrassé d'un cancer en septembre mais dont il souffrirait toujours. «C'est très bizarre», s'est-il exprimé lors d'un discours prononcé devant des soldats et retransmis à la télévision, tout en se gardant pour le moment de proférer une «accusation irréfléchie».

D'après le Vénézuélien, le nombre de cancers chez les leaders d'Amérique latine serait «difficilement explicable selon les lois de probabilités». «Serait-il étrange qu'ils aient développé une technologie pour inoculer le cancer sans que personne n'en soit au courant?», s'est ensuite demandé le chef d'État, en faisant directement référence aux États-Unis, qu'il n'a de cesse de provoquer depuis des années. Chavez joue même la carte de l'humour: «Je vais prendre grand soin des présidents de la Bolivie (Evo Morales) et de l'Équateur (Rafael Correa) de peur qu'on leur diagnostic aussi un cancer!»

Un précédent dans l'histoire des États-Unis

Pour appuyer sa théorie, le leader vénézuélien a rappelé que les Américains ont déjà pratiqué des expérimentations douteuses de ce type dans les années quarante. Dans le cadre d'une étude sur les effets de la pénicilline, des centaines de Guatémaltèques s'étaient vu inoculer des maladies sexuellement transmissibles, comme la syphilis, entre 1946 et 1948, par des scientifiques américains. Depuis, Washington a présenté officiellement des excuses.
Hugo Chavez mène depuis des années une politique très hostile à l'administration des États-Unis. Il n'hésite d'ailleurs pas à les appeler les «yankees de merde» et les a souvent accusés par le passé d'avoir tenté de le renverser, voire de l'assassiner. Cette nouvelle accusation, qui ne prend pas en compte l'éloignement géographique des pays que dirigent les présidents cités ni même la différence des pathologies, n'est qu'une provocation de plus à ajouter à son actif.

Le sommet des survivants

Avant cette nouvelle sortie polémique, Hugo Chavez a été le premier à apporter un franc soutien à son alliée Cristina Kirchner. «Nous allons vivre et nous allons conquérir», lui avait-il transmis. Cette dernière lui a répondu qu'elle insisterait alors pour devenir la «présidente d'honneur» du sommet des survivants. Un clin d'œil à une plaisanterie sortie précédemment par Lula et Hugo Chavez, qui avaient proposé d'organiser un sommet pour tous les présidents d'Amérique latine qui ont vaincu le cancer.
Jérémy Maccaud

Google condamné pour injures publiques


La fonctionnalité "Suggest" du moteur de recherche accolait le terme "escroc" au nom d'une société française.

Une entreprise française, auquel le moteur de recherche Google suggérait d'accoler, par le biais de la fonctionnalité "Suggest", le terme "escroc", a fait condamner le 14 décembre le géant de l'internet devant la Cour d'appel de Paris pour injures publiques. Une décision qui pourrait ouvrir la voie à de nombreux procès pour atteinte à l'image et repose la question de l'oubli numérique.
"La justice a reconnu que ce rapprochement fortuit entre ces deux termes constituait une injure publique. Nous espérons que cela va contribuer à une prise de conscience", a expliqué Me Pierre Buisson, l'avocat de la société plaignante, confirmant une information donnée mercredi 28 décembre par Le Monde.
La Cour d'appel a confirmé la condamnation en première instance de Google et de son président exécutif Eric Schmidt à verser notamment 50.000 euros de dommages et intérêts, selon un arrêt publié sur legalis.net. Le tribunal a également ordonné la publication de la condamnation sur la page d'accueil de Google.fr, sous peine d'une astreinte de 5 000 euros par jour de retard.
Google France a affirmé "analyser la décision" et "continuer (...) d'étudier toutes les options."
Google doit exercer une surveillance humaine, selon la Cour
La société Lyonnaise de Garantie avait saisi les tribunaux civils en janvier après avoir constaté que la fonctionnalité Google Suggest proposait d'accoler à son nom le qualificatif "escroc", ce qui constituait, selon elle, une "injure publique" et une atteinte à sa réputation. En défense, Google avait rétorqué que cet agrégat de mots-clefs n'était pas "l'expression d'une pensée humaine", d'une "opinion" ou d'"un jugement de valeur ou une critique" et qu'elle résultait d'un simple "algorithme fonctionnant de manière automatique".
Dans son arrêt, la Cour a d'abord jugé que "l'adjonction de l'épithète 'escroc' (était) outrageante envers la société Lyonnaise de Garantie en ce qu'elle la dévalorise" et a estimé que Google avait le devoir d'exercer un "contrôle humain" sur cette fonctionnalité. Google Suggest "par sa soudaineté, imprévue pour l'internaute, impose cette expression en elle-même injurieuse" et les sociétés en charge de communication sur le Net ne peuvent l'ignorer sous "prétexte d'évolution technologique". Le Monde rappelle pourtant que le moteur de recherche intervient manuellement dans cette fonctionnalité "pour éviter notamment l'apparition de suggestions pornographiques".
Des rapprochements stigmatisants ?
En septembre 2010, Google avait été condamné à Paris pour diffamation envers un particulier, dont le nom tapé sur le moteur de recherche suggérait les qualificatifs de "violeur". Le groupe avait annoncé son intention de faire appel.
Google Suggest est souvent critiqué pour ses rapprochements douteux, notamment pour accoler aux noms de certaines personnalités le mot "juif" - conséquence automatique des recherches des internautes.
(Avec AFP)


mercredi 28 décembre 2011

Les manœuvres militaires russes et iraniennes rappellent que le monde est au bord de la guerre


Ce Noël 2011 ressemble un peu à la drôle de guerre de 1939-1940 où l’on fait la fête en attendant l’inéluctable guerre.

Les sources de l’agence Interfax au sein de l’état-major de la marine russe ont rapporté hier que le groupe aéronaval emmené par le porte-avion Amiral Kuznetsov, actuellement en route vers la base russe de Tartous en Syrie, ne prendra pas part aux exercices militaires prévus de longue date en Méditerranée. Partis début décembre de Severomorsk et taquinés par la marine royale le long des côtes britanniques, les navires de la Flotte du Nord approchent désormais du Golfe de Gascogne pour contourner la péninsule ibérique et entrer dans les prochains jours dans l’espace méditerranéen. L’objectif est donc bel et bien d’aller mouiller dans les eaux syriennes afin de dissuader l’OTAN de renouveler là-bas le scénario libyen.

Hier soir, l’AFP a annoncé que la marine iranienne allait mener dix jours de manœuvres navales à grande échelle entre le détroit d’Ormuz et le Golfe d’Aden, rapportant les déclarations de l’amiral Habibollah Sayyari à l’agence Fars. Ces exercices, qui doivent permettre de tester de nouvelles torpilles et d’entraîner la coordination entre navires de surface et sous-marins, n’entraîneront pas la fermeture du détroit d’Ormuz par où transite 40% du trafic maritime pétrolier mondial. Cette annonce intervient deux jours après que le secrétaire à la Défense américain ait fait part, contre l’avis des militaires, de l’abaissement du seuil d’engagement pour des frappes contre l’Iran.

Néanmoins, à la différence de 1939, cette escalade vers la guerre peut être stoppée instantanément en évinçant l’actuel Président américain, principal agent de l’impérialisme va-t-en-guerre britannique.

Les millions de la sacro-sainte démocratie parlementaire française



La superposition de deux sujets à la une d’un média peut inciter à de vilaines pensées politiquement incorrectes. Exemple, France Soir.fr de ce jour…

Un premier article est consacré à la « richesse » des partis politiques français. Il réserve deux surprises…
La première est que le Parti socialiste a les « caisses les mieux remplies, avec 55 millions d’euros en réserve contre un peu moins de 50 millions pour l’UMP »… Explication : les adhérents du Parti à la rose ont mis davantage la main à la poche que ceux du parti présidentiel. L’UMP se console en ayant « mis en place un système très efficace de récolte des dons des particuliers : il a ainsi recueilli plus de 7 millions d’euros quand le PS en recevait moins de 900 000. »

La deuxième surprise vient du Parti communiste : « Malgré ses revers électoraux, lui roule encore sur l’or. Il se range au troisième rang des formations politique les plus riches, avec 32 millions d’euros de recettes (dont 15 millions versés par ses élus). »

Autrefois, des esprits chagrins sous-entendaient que Moscou la Rouge entretenait généreusement le Parti français à la faucille et au marteau. Mais c’était alors le temps de la toute puissance de l’ogre soviétique… Aujourd’hui, les fins de mois du PCF ne sont sans doute assurés que par la vente militante de muguet chaque 1er Mai comme il se plait à le faire croire.

Ce qui, toujours pour les mêmes esprits chagrins, semble tout aussi crédible que le financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995 par la seule vente de tee-shirt à son effigie.

L’autre article du quotidien désormais publié exclusivement sur internet (www.francesoir.fr est un SOS lancé par l’association des Restos du cœur : Son président « craint que cette année les bénévoles soient contraints de servir moins de repas aux bénéficiaires » ; il tient donc à « alerter l’opinion sur un manque de fonds à hauteur de cinq millions d’euros»

« En 2010, explique-t-il, les Restos du Cœur ont servi 109 millions de repas à 860 000 bénéficiaires. Vu qu’un repas coûte un euro et que le nombre des bénéficiaires a augmenté de cinq millions, nous avons besoin de cinq millions d’euros. C’est mathématique. »

La réponse est peut-être à chercher du côté de la Commission nationale des comptes de campagnes et de financements politiques (CNCCFP) qui a publié ceux des partis politiques français. On apprend ainsi que l’État a versé 69,5 millions d’euros aux 11 grands partis politiques.

Gageons que les éternels esprits chagrins, dans toute leur insolence coutumière, proposent ni plus ni moins que de ponctionner les 5 millions supplémentaires indispensables à la survie de ces nouveaux pauvres sur la cagnotte de ceux qui vivent grassement du fond de commerce de la politique politicienne. Soit du malheur de plus en plus de Français qu’ils ont pourtant vocation à solutionner.

Mais ce serait évidemment une intolérable atteinte à la dignité de la sacro-sainte démocratie parlementaire française. Ou pour le moins à la prospérité d’un grand nombre de ses représentants professionnels.

Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

Note
(1) Très loin devant Europe Ecologie-les Verts (8,8 millions), le Modem (5 millions), le Front national (4,6 millions), Lutte ouvrière (3,1 millions), le NPA (2,2 millions), PSLE-le Nouveau centre (2,1 millions), le Parti radical de gauche (2 millions), et l’UDF (1,6 million).

mardi 27 décembre 2011

1929-1939… ET SI L’HISTOIRE SE REPETAIT EN UN DOUBLON… 2009-2019… ?


Aujourd’hui, nous le savons, l’Histoire n’est pas linéaire… Mais bel et bien cyclique voire courbe et sinusoïdale, avec ses lots d’apogées et de périgées...

Le 24 octobre 1929 la première grande crise boursière et financière de la nouvelle ère industrielle, précipitait le Monde dans une crise économique puis dans une crise humaine à dimension planétaire. Cette grande crise financière, économique et sociale fut en réalité le catalyseur d’une des plus grandes crises de survivance qu’ait connu le 20ème siècle.

Une crise portée par le pourrissement financier des économies, la peur, la souffrance, la perte de repères, la paupérisation, le repli identitaire et subséquemment, par la résurgence ethnocentrique et phallocrate des moralismes… des sexismes… des xénophobies… des racismes… de l’antisémitisme… des nationalismes.

En bref, à chaque fois que l’illusion dualiste d’un monde judéo-chrétien s’accroissant toujours plus haut vers l’extrême de la droite, que l’illusion de la permanence sécuritaire du fric autant que celle du bonheur mécanique et industriel s’effondrent – et ce, dans l’indifférence des marchés… mais à l’émoi général des masses-, ce n’est jamais au paradigme systémique en place, que les pouvoirs politiques et/ou économiques osent s’en prendre.

Or, sans un changement de géométrie systémique ou de refonte paradigmatique des systèmes, en dépit des effusions, des agitations confusionnelles, des prétendues révolutions voire, des possibles sacrifices en vies, rien ne change en réalité. Car, la récurrence des mêmes effets parle toujours tacitement de la permanence des mêmes causes…

La grande crise de 2009, celle qui nous frappe globalement et nationalement de plein fouet, et dont les effets ne tarderont pas à se faire violemment sentir localement, ressemble étrangement à celle du grand krach boursier d’octobre 1929…

Or, notre économie locale est hydroponique et moribonde… Nous sommes un petit territoire sans réelle richesse, avec une population très dense aux modes vies d’un pays faussement riche… Nous n’avons comme richesse à partager et/ou à vendre, que notre environnement, notre culture et nos humanités composites… Notre unique secteur réellement porteur, le secteur touristique, faute d’avoir su faire la différence d’entre société de services et société de servilités, est en total déliquescence… Nous sommes dépendant des importations pour notre alimentation… Nous sommes dépendants des importations pétrolières pour notre énergie, quelle qu’elle soit.

En effet, en dépit du fait, bien réel, que nous sommes en zone ultrapériphérique de l’Europe, rien n’a été pensé en Martinique pour que nous soyons autonomes en cas de crise majeure... Et ce, sur quelque plan que l’on aborde le sujet... R.I.E.N… Rien n’a été pensé en termes d’autonomie, d’autosuffisance ou encore, d’autosubsistance... Car la grande constance de notre développement postcolonial à toujours été et est encore la passivité in-créatrice des imaginaires nichée au creux de l’éphémère monétaire et de la dépendance financière...

Et pour preuve, depuis déjà voilà presque 30 ans avec le financement des fonds structurels Européens de rattrapage et les lois de décentralisation de 1982, l’Etat Français n’investit plus réellement aux Antilles... De plus, au moment même où le boomerang des histoires de l’expansion européenne s’apprête à faire krach’quer’ les bourses, à l’heure où la zone Euro est en passe de s’émietter... A l’heure ou l’Europe est en train de prendre conscience de sa dépendance aux ressources humaines, minérales, animales et/ou végétales des autres nations… que la réduction des fonds européens est inévitable d’ici 2013 -car l’Europe se doit de sécuriser ses frontières de l’Est et de porter assistance aux nouvelles démocraties du bassin méditerranéen- je vous laisse imaginer les conséquences de cet état de dépendance locale à la dépendance d’une dépendance nationale ; elle même dépendante des lois de la finance mondiale...

Eh bien d’ici 2012, si l’histoire doit réellement se répéter, ce ne sera pas à la fin du monde comme beaucoup s’amusent à le prophétiser, que nous assisterons... Non rien de vraiment bien grave ne devrait arriver d’ici 2012, rassurez-vous...

En revanche, d’entre 2009 et 2019, nous devrions être les témoins privilégiés d’un effondrement des économies occidentales, d’une envolée du chômage, d’une poussée vertigineuse de la violence sociale, d’une épidémie de peste brune dont les relents se manifesteront par le grand retour de l’ordre moral (sexismes… xénophobies… racismes… antisémitisme… nationalismes), par la résurgence des démons de la haine d’un « Autre » désormais bouc-émissaire des causes et des effets, par de profondes crises de survivances... Sans compter les renversements géopolitiques et géoéconomiques mondiaux qui, d’ici 2019, pourraient conduire à une résorption de l’impossible par les toxines du pire...

Jean-Philippe Branchi

lundi 26 décembre 2011

Compte-rendu Noël 2011


Le Noël de cette année a, encore une fois, tenu ses promesses. Preuve en est que l’A.P.I.P.D. sait tenir… ses promesses.

La salle acquise était comble : en tout, on pouvait dénombrer plus de 400 enfants, sans parler des parents et des amis venus accompagner les bambins. (Plus de 1200 personnes en tout).

Pour couronner ce succès, certaines personnalités qui nous avaient promis d’être là en ce jour exceptionnel, ont fait acte de présence. D’autres qui n’ont pas pu venir, ont été remplacées spontanément par ceux qui n’étaient pas prévus. C’est ça l’esprit de Noël.

Il est certain que tout un chacun a contribué à la hauteur de ses moyens et de ses convictions.

Les médias, dans leur diversité, ont couvert cet événement particulier et qui n’a lieu qu’une seule fois l’an. Au milieu de cette cohue bonne enfant, le père Noël a distribué les cadeaux, tandis que le magicien a émerveillé tout le monde par ses tours de passe-passe et que les chanteurs et danseurs ont mis le feu à la salle.

Cette organisation n’aurait pas pu avoir lieu sans l’aide de généreux donateurs qui se sont investis dans tous les sens du terme et qui ont payé de leur personne, à l’instar du député Alfred Almont, qui a fait le voyage depuis New-York ainsi que l’une des marraines de l’association, Princess Lover, qui est arrivé le matin même pour honorer fête de sa présence et distribuer les cadeaux aux enfants avec l’aide d’autres personnalités, sans oublier nos deux associations partenaires D2P et le CM98 antenne de Saint-Denis (Monsieur et Madame Pavilla qui nous permettent chaque année d’avoir la belle salle de la BOURSE DU TRAVAIL DE Saint-Denis) et la municipalité de Saint-Denis.

Le député Almont, le parrain de l’évènement, Jean-Marc Loger parrain de l’A.P.I.P.D. qui lui aussi a fait un très long voyage pour être des nôtres ainsi que des associations communautaires et des amis ont largement mis la main à la poche pour nous permettre d’acheter les cadeaux de Noël pour les enfants. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre profonde reconnaissance et de notre gratitude.

Concernant l’équipe de l’A.P.I.P.D., elle comptait un peu plus d’une centaine de bénévoles qui étaient sur le pont depuis la veille de la fête pour décorer la salle.

Quant à Madame Jenny HIPPOCRATE, grande amie du Père Noël, elle était partout à la fois comme à son habitude.

De voir des enfants sourire et retrouver la joie de vivre est sa grande récompense. Elle pense déjà au Noël de l’année prochaine et voudrait que personne ne soit oublié. Mais jusque là……chut !!!

Ne lui gâchons pas son plaisir et laissons-la savourer cet instant de pur bonheur !!!

Un grand merci à toutes et tous !

Nicaise Patrice (chargée de missions de l’A.P.I.P.D.)

"La France est le pays qui a le plus oeuvré contre l’unité continentale africaine."



« Révolutions arabes » : enjeux et répercussions sur le continent africain. L’Afrique entre guerres « humanitaires » et droits de l’homme avec une CPI clientéliste. L’Afrique entre ses paradoxes et son union « sabotée » avec à la clé une AFRICOM et ses visées stratégiques. Des questions complexes que la nouvelle république a abordées dans cet entretien avec Komla Kpogli, secrétaire général de la Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A.)

Un mot sur les « révolutions arabes ». Pour vous, ce sont des « révolutions inabouties et sous contrôle ». Pouvez-vous expliciter ?


Komla Kpogli : On ne peut dire que l’intention véritablement révolutionnaire soit totalement absente des rangs de ces marées humaines dans les rues des pays en question. Les régimes politiques kleptocrates soutenus dans ces pays sous le fallacieux prétexte qu’ils constituaient des remparts anti-islamistes avaient non seulement immobilisé le peuple par la répression mais surtout ils l’avaient immensément paupérisé au profit de deux entités absolument parasitaires : une « élite indigène » corrompue pour qui le patriotisme est le premier des péchés à commettre et des économies capitalistes prédatrices. Cette situation ne peut que conduire tôt ou tard à des insurrections populaires. La bonne foi révolutionnaire de beaucoup de manifestants est donc à présumer. Mais, laisser les choses se faire par le peuple équivaudrait à lui accorder la force de prendre sa destinée en main. Autrement dit, c’est amoindrir la mainmise occidentale sur les richesses de ces pays, c’est perdre le rôle géopolitique attribué à ces pays dans ce qui est dénommé la scène politique moyen-orientale, c’est donner la possibilité à ces peuples de désigner des interlocuteurs valables face au lieutenant de la région qu’est Israël. Dans ces conditions, les pays occidentaux, même si certains comme la France ont eu du retard à l’allumage, ont compris qu’il fallait prendre le contrôle de ces bouillonnements populaires et leur donner une direction. Canaliser ces révoltes voire les organiser pour qu’elles servent au mieux les intérêts jusque là défendus par les satrapes au bord du précipice. Pour obtenir ces changements dans la continuité, les parrains de ces tyrans vont les sommer de quitter le pouvoir et ils iront, pour certains, jusqu’à former des « jeunes révolutionnaires » à l’école des mouvements que la CIA via la National Endowment for Democracy (NED) avait actionnés dans les Balkans dans les années 2000. D’autres encore leur offriront des facilités médiatiques et communicationnelles au travers des réseaux sociaux. Ces « exigences » en apparence en conformité avec le vœu des masses révoltées résultent en réalité d’un calcul rigoureux. Demander et obtenir, avec la rue, le départ des tyrans pour pouvoir mieux maîtriser la suite des évènements et conserver leur système et leurs régimes. C’est ainsi qu’après le départ du pouvoir de Ben Ali et Hosni Moubarak, deux joyaux présentés pendant longtemps par leurs parrains comme « les meilleurs élèves de la région », le système n’a pas fondamentalement bougé. « Les rois étaient tombés, mais vive les rois ». C’est en cela que ces révolutions sont inabouties et maîtrisées. Mais visiblement, les peuples ont compris le jeu notamment en Egypte où ils n’ont jamais cessé de manifester en vue d’obtenir la fin d’un système et pas seulement le départ d’un homme et de son clan.


Certains pensent que la guerre de Libye est une guerre contre l’Afrique. Etes-vous de cet avis ?


Komla Kpogli : Bien évidemment elle l’est. Plusieurs projets et réalisations de la Jamahiriya arabe libyenne dans nombre de territoires africains confirment cette lecture. La Libye a investi dans beaucoup de ces territoires. Ces investissements mettaient directement en danger ceux des pays occidentaux qui considèrent ces espaces comme les leurs. Il en est ainsi du financement en partie du satellite Rascom 1. Le fait que ce soit la Jamahiriya qui parle le plus d’une Union Africaine tournée essentiellement vers les besoins africains, le fait que ce soit elle la première contributrice intérieure au budget de l’UA actuelle et qui par ce biais tentait de limiter la dépendance de l’Afrique entrent dans ce schéma. Il y a en outre les projets de création du dinar-or qui serait une monnaie africaine, d’une nouvelle politique de redistribution des recettes pétrolières et de la constitution d’un gouvernement fédéral africain avec des attributions énumérées par Kadhafi en 2009 avec tous les pays africains ou à défaut un nombre restreint selon ses propres termes l’ont exposé à la haine occidentale renforcée à la fois par des vérités que, côté africain, seuls Kadhafi et quelques rarissimes dirigeants puissent dire du haut de la tribune de l’ONU et par des investissements des fonds souverains libyens investis dans des pays occidentaux. Ces investissements notamment dans l’agro-alimentaire, dans le pétrole, les banques et assurances et dans l’immobilier rapportaient pas mal de profits à ce pays qui finançait ainsi son développement en toute autonomie. Ce qui l’avait mis aussi à l’abri du piège de la dette que recommandent le FMI et la Banque mondiale. En outre Kadhafi vient régulièrement en aide aux pays en indélicatesse avec les occidentaux, alias la communauté internationale. En assassinant un homme de cet acabit, il est évident que c’est toute l’Afrique qu’on vise. Au-delà de tout ceci, il faut dire que l’un des objectifs les plus importants de cette guerre c’est de priver les africains de modèle de gouvernement endogène. Les empêcher d’avoir des référents sur le plan local –nonobstant leurs imperfections ou erreurs- qui puissent les inspirer de sorte qu’ils aient toujours le regard tourné vers le modèle capitaliste occidental qui les pillent et les endettent tout en ayant un discours sur l’aide et la coopération en bandoulière.


Quelles seraient les répercussions de ces « révolutions arabes » sur le continent africain ?


Komla Kpogli : Leur effet sera d’une moindre importance aussi longtemps que les tyrans africains seront de « bons élèves » du FMI, de la Banque Mondiale…Au fond, la crise étant chronique en Afrique, il existe des contestations quotidiennes plus ou moins organisées contre les tyrans en place. Mais ces contestations noyées dans le bain des répressions sanglantes ne suscitent aucune attention si elles ne sont considérées que comme la manifestation patente des « conflits ethniques » qui seraient la mesure de toute chose en Afrique noire selon les spécialistes autoproclamés de l’Afrique. Toutefois, certains peuvent être tentés de s’inspirer des mouvements maghrébins suscités ou non. A notre avis, ces tentatives seront vaines. Car, il leur manquera le soutien des occidentaux comblés dans leurs multitudes attentes par l’état actuel de la gouvernance en Afrique noire. C’est ce que nous voyons actuellement avec le vol à main armée du suffrage populaire par joseph Kabila au Congo. Malgré les cris de détresse de Tshisekedi, vainqueur spolié de son dû, personne ne lui volera au secours. Mieux, toutes les déclarations que ce soit celles émanant du secrétariat général de l’ONU, des ONG et des chancelleries occidentales consistent à culpabiliser les victimes pour blanchir les coupables. C’est une vieille méthode que ces institutions ont inventé pour maintenir immobilisé de tout temps notre peuple, pour assassiner des millions d’africains, surtout des plus illustres et ainsi garder les intérêts coloniaux en l’état. Toutefois, pour éviter que cette perspective fasse dire à vos lecteurs que nous sommes d’un pessimisme sans égal, nous disons que les africains doivent faire leur révolution en s’inspirant d’eux-mêmes, c’est-à-dire en partant d’eux-mêmes pour revenir à eux-mêmes. L’histoire montrant que les noirs n’ayant pas d’alliés dans le monde, ils ne doivent que compter sur eux-mêmes en toute chose.


Les Occidentaux prétextent mener ces guerres au nom des droits de l’homme (guerre humanitaire), à considérer ce qui se passe en Palestine, au Bahreïn, au Yémen, en Afghanistan et sur les bases militaires de Guantanamo et d’Abou Ghraïb, peut-on encore parler de droits de l’homme ?


Komla Kpogli : Il n’y a pas de guerre humanitaire. C’est un mythe. Ces guerres sont du business. Non seulement la dépendance politique du pays agressé s’implante mais encore ses richesses sont drainées vers les pays agresseurs et leurs multinationales. Les « soldats humanitaires » de l’Occident accompagnés de quelques ravitailleurs locaux africains ou arabo-musulmans de pacotilles et de décor détruisent l’aviation et le matériel militaire, mais le gouvernement fantoche et obséquieux à venir devra acquérir de nouveaux matériels de guerre. Les « guerriers et les bombardiers humanitaires » détruisent les infrastructures dont s’est dotée le pays agressé au prix d’énormes sacrifices, mais les préfets locaux à venir devront en reconstruire. Et qui sont ceux qui vont avoir les contrats pour la prétendue reconstruction ? Les multinationales des pays envahisseurs. Comme en Irak et partout ailleurs. Ainsi, le profit sera double voire triple : détruire ce qu’on avait vendu, faire payer le reste de la facture si tout n’avait pas été réglé par l’ancien régime et « reconstruire » ce qu’on avait détruit. On a vu clairement ces pratiques aux lendemains immédiats de la chute de Tripoli. Après Sarkozy et Cameron, une bande dite d’hommes d’affaires conduite par le secrétaire d’Etat français au commerce extérieur, Pierre Lellouche a débarqué en Libye. Les déclarations faites par des membres de ce cortège et surtout celles de Pierre Lellouche étaient très décomplexées. Ils étaient venus, déclaraient-ils, prendre leur part, car il n’y avait qu’eux (les français) et les anglais à combattre aux côtés du fameux CNT.

En ce qui concerne les droits de l’homme, il serait grand temps de se demander, au vu de l’histoire et de la politique internationale, qui est cet homme qui a des droits, quels sont ces droits et pourquoi ce sont seulement les occidentaux et leurs officines ainsi que leurs ailes marchantes locales agréées et affublées du titre d’organisation de protection ou de défense des droits de l’homme qui en parlent en direction d’autres pays notamment ceux qui ne leur sont pas totalement soumis. Au demeurant, lorsque des pays qui se livrent à des actes inhumains ou les cautionnent dans des pays que vous venez de citer et qui malgré leur cv d’exterminateurs de peuples entiers aussi bien ailleurs qu’en Europe où ils ont tenté d’exterminer les juifs, d’esclavagistes, de colonialistes, de pillards, de voleurs récidivistes les armes au point, viennent vous parler des droits de l’homme, vous devez savoir qu’il y a escroquerie.


Vous considérez les droits de l’homme, la liberté et la démocratie venant de l’Occident, comme une arnaque que les africains ne comprennent pas pour le moment ; entendez-vous par là, les gouvernants ou les peuples ?


Komla Kpogli : C’est une arnaque pour deux raisons.
Tout d’abord, l’Occident intrinsèquement individualiste, conquérant et dominateur ne peut œuvrer pour le bien d’autres peuples. Il suffit de faire un bon dans l’histoire mondiale ancienne et contemporaine pour s’apercevoir que l’Occident ne s’est jamais soucié que de son propre bien-être. Les rares moments où il a eu à partager ses réussites avec les autres se sont déroulés dans un rapport de force qui lui est défavorable ou marqué par un équilibre. C’est le cas par exemple de ses relations avec la chine aujourd’hui.


Ensuite, en s’octroyant la paternité de ces concepts, l’Occident s’autorise le pouvoir de s’immiscer directement dans les affaires intérieures des pays qui ne lui sont pas soumis. De ce fait, les occidentaux s’accordent le monopole de l’exportation de ces notions par des injonctions, des pressions de toute sorte et des guerres. Ces concepts sont des outils que l’Occident puise dans de sa boîte à outils pour abattre des régimes insoumis. Dans cette boîte à outils, aux côtés de ces concepts, on trouve pêle-mêle : le droit international, le discours humaniste, l’aide humanitaire, les ONG, les médias, la justice internationale, l’ONU, les organisations militaires telles que l’OTAN...Les fameux réseaux sociaux à géométrie variable entrent également dans cette boîte à outils. Ces concepts dont nous parlions sont des alibis, des prétextes qui servent à l’occident de niveler le monde à sa mesure, de s’offrir de nouveaux marchés, de briser toute tentative d’émancipation qui ne veut pas s’inspirer du modèle occidental, de détruire toute réflexion autonome au sein d’un pays, d’étrangler toute idée de répartition juste et équitable des biens au sein d’un pays et de contraindre des sociétés à abandonner leur culture. Au nom de la liberté, des droits de l’homme et de la démocratie, l’occident tue la liberté, les droits et le choix des peuples. Tous ceux qui luttaient pour une Afrique autonome ont été chargés par la propagande occidentale d’être des communistes, ennemis de la « liberté » qui n’est que la liberté pour l’Occident de s’emparer des richesses de l’Afrique et donc des tyrans pour qui l’assassinat physique est l’issue. Dans les pays latino-américains, tous les régimes issus de la volonté populaire étaient et sont considérés comme des dictatures les plus féroces traquées et matraquées à longueur de journée par un occident pour qui le tyran est celui qui veut que les richesses de son pays servent prioritairement à répondre aux besoins de ses habitants. Le tyran qui viole les droits de l’homme, la liberté et la démocratie c’est celui qui veut renégocier les contrats miniers de son pays avec les multinationales, c’est celui qui essaie de limiter la casse du libéralisme orchestré par l’OMC, le FMI, la Banque mondiale... Lorsque le vote d’un peuple ne correspond pas au vœu de l’occident, il est antidémocratique ou alors c’est la fraude. Des exemples existent à profusion : Gaza avec le Hamas, l’Afrique avec des élections ici et là. Lorsque le vote est fraudé et entaché de violences les plus sanglantes en faveur du poulain de l’Occident, il est, selon la formule consacrée : « malgré quelques légers incidents qui n’entament pas son issue, libre, démocratique et transparente ». On « prend acte des résultats » au nom du principe de la souveraineté qu’on nie aux autres et les diplomates et autres commentateurs occidentaux disent « pourquoi voulez-vous qu’on intervienne dans leurs affaires intérieures ? » ou « si on intervient on critique l’interventionnisme occidental, si on n’intervient pas on nous accuse d’inaction » ou encore « on ne peut leur demander d’accomplir en quelques dizaines d’années ce que nous avons, nous occidentaux mis des siècles à construire ».

Dans leur sphère immédiate, les occidentaux refusent aux peuples ce qu’ils prétendent apporter à ceux qui sont à des milliers de kilomètres. On vient de le voir en Grèce où l’ex-premier ministre Papandreou a commis selon les deux premières puissances de l’Union Européenne le crime de vouloir demander l’avis de son peuple sur un accord qui prescrivait un traitement de choc à cette économie en faillite. De la même façon, les gouvernants qui livrent des guerres à d’autres pour soi-disant leur faire écouter la voix du peuple, étaient ceux-là mêmes qui avaient contourné la vox populi concernant l’adoption du traité de Maastricht. Donc, aussi bien par omission que par commission, aussi bien dans son espace qu’ailleurs, l’occident n’agite ces notions que pour répondre à ses intérêts et ceux de ses classes dirigeantes toutes tendances confondues. Partout où l’occident est intervenu au nom de ces notions, que les sceptiques ressassent l’histoire, le chaos total s’installe à l’intérieur avec un tyran qui organise parfaitement la canalisation des richesses du pays vers l’extérieur. Ce sont donc les peuples qui ne comprennent pas encore cet attrape-nigaud. C’est pour cela que des organisations dites de défense des droits de l’homme et de promotion de la démocratie fleurissent en Afrique avec le financement des Etats occidentaux, des multinationales, des fondations et des organisations dites internationales. Et en bénissant ces concepts que les occidentaux portent à la bouche, les peuples attirent le loup dans la bergerie africaine. Sans doute leur restera t-il la liberté et la démocratie ainsi que le droit de compter les cadavres. Lorsque les peuples auront compris, ils chercheront des solutions endogènes aux problèmes auxquels ils sont confrontés au lieu d’appeler les loups surnommés « la communauté internationale » au secours.


Récemment Laurent Gbagbo a été « déporté » devant la CPI, des organismes des droits de l’homme à l’instar d’Human Right Watch ont salué ce transfèrement ; or, si l’on comptabilise les crimes commis par les israéliens, les américains, les français, leurs leaders méritaient également de comparaître devant cette CPI. Pourquoi cette politique des deux poids deux mesures ?


Komla Kpogli : Cette situation s’explique par le fait la CPI est une institution politique au sens propre du terme. La propagande veut la faire passer pour une justice. Malheureusement, des africains toujours les premiers à être impressionnés par l’industrie du leurre occidental y croient vivement. Or, la CPI n’est une justice que de nom. Puisqu’elle est très sélective. Elle cible et pourchasse certains hommes qui, à l’observation de leur personnalité et de leur orientation idéologique, ne sont coupables de rien sauf à refuser de se soumettre au colonialisme et elle garantit l’impunité la plus absolue à de véritables criminels. La CPI distingue donc deux types de crimes : les mauvais crimes qui sont commis par ceux qui sont du mauvais côté, c’est-à-dire ceux qui s’opposent à l’occident et les bons crimes qui sont le fait de ceux qui sont du bon côté car ils sont occidentaux ou leurs alliés. En plus de cette distinction, la CPI fabrique des crimes contre d’autres personnes que l’Occident entend punir.

De par son origine, son financement et ses pratiques, la CPI montre bien qu’elle est une institution des pays que vous venez de citer. La quasi-totalité des ONG qui ont été créées ou activées pour lui donner un vernis citoyen parrainé par l’ONU sont fondées ou financées par l’Union Européenne, le gouvernement britannique, la NED, c’est-à-dire la CIA, Open Society la fondation de George Soros qui se décline en Afrique par OSIWA, OSF-SA, OSISA et OSIEA. L’inénarrable Luis Moreno Ocampo, le fameux procureur de la CPI qui a connu des accusations d’abus sexuels de la part d’un de ses collaborateurs, a été enseignant aux universités de Stanford et de Harvard, consultant à la Banque Mondiale et aux Nations Unies puis membre consultatif de Transparency international dont il a présidé la délégation Amérique latine. On comprend donc le canevas idéologique de cet homme qui n’a durant tout son mandat donné au crime contre l’humanité que le visage noir des africains soigneusement triés sur le volet.


A propos de l’Afrique, c’est le continent le plus riche de la planète, avec une profusion de ressources naturelles, mais aussi, 57% vivent sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins d’1,25 $ par jour.


Komla Kpogli : Cette contradiction s’explique par le fait que l’Afrique continue d’être un continent colonisé dont les richesses nourrissent d’autres peuples. Il n’y a pas d’Etats en Afrique pour organiser l’économie et l’orienter vers la résolution des problèmes endogènes. Il existe dans chaque espace délimité, un semblant de territoire, une population, mais pas un pouvoir organisé. Ce dernier est institué et organisé pour drainer les ressources africaines vers d’autres cieux. L’Afrique est confronté à ce que vous décrivez car elle est un continent extraverti, son économie est une économie coloniale conduite à produire ce qu’on lui demande et non ce qui correspond aux besoins de son peuple, son système éducatif, une construction coloniale, produit une cargaison des cadres aliénés, des cadres encadrés dont les rêves les plus fous sont non pas de transformer l’Afrique à partir de ses valeurs intrinsèques, mais plutôt de maintenir et vulgariser la version falsifiée de l’histoire africaine, de violer le peuple noir, de lui imposer toute sorte de greffe ou de travailler dans institutions dites internationales qui ont toujours œuvrer contre l’Afrique à savoir l’ONU, l’UE, la Banque Mondiale, le FMI, l’OMC…Bref, cette « élite indigène » désire ardemment s’emparer du costume de hauts fonctionnaires qui mystifient leur monde par ce qu’ils considèrent comme un brillant parcours ou une réussite extraordinaire. Pour monter les étages de ces proto-Etats et conserver ses petits privilèges, cette « élite indigène » fière de son statut immobilise tout le reste de la société. L’école africaine confirme cet état de chose. L’école africaine ne donne à l’africain ni les bases théoriques nécessaires à la compréhension de ses problèmes, encore moins les outils pour les résoudre. Elle déprogramme l’africain depuis le bas-âge, le reprogramme contre lui-même et cette reprogrammation est consolidée par le catholicisme colonial qui chemine avec un protestantisme acculturateur et un islam rabougri, perturbateur et qui, en terre africaine ne s’illustre que par la consommation effrénée du mouton et le cérémonial de la prière incessante. Ces religions importées à coups de canons, d’épée et de ruses de la « bonne nouvelle » et du « salut » sont concurrencées par un mouvement évangélique « born-again » financé par l’axe américano-israélien qui ajoute de la confusion à la confusion dans une ambiance de show américain avec des pratiques mystificatrices servant à racketter des populations médusées dont les pensées sont orientées vers un paradis dont l’accès est conditionné par la pauvreté sur terre. Tout ceci fait que les africains ne maîtrisent pas du tout leur espace dont ils ont perdu d’ailleurs la possession depuis des millénaires si nous remontons à l’Egypte pharaonique.


Que faudrait-il faire pour inverser la situation ?


Komla Kpogli : Lorsqu’on ne maîtrise pas son espace, on ne peut pas le transformer. La condition sine qua non pour remédier à ce drame c’est de comprendre que l’Afrique n’est pas africaine. Qu’elle n’est en rien indépendante et que les africains ne décident de rien du tout. Ils vivent sur des territoires qu’ils ne maîtrisent pas. Mais déjà ce premier constat est nié et combattu farouchement par quelques négro-africains trépanés dans les écoles et universités occidentales. Ceux-ci le font soit par naïveté, soit par intérêts et quels intérêts d’ailleurs ? Des Miettes qui tombent de la table des maîtres au travers du financement du business associatif ou des miettes du pouvoir colonial que ces négro-africains gèrent. Or sans ce diagnostic, les solutions à prescrire seront du cautère appliqué sur une jambe de bois. Du reste, c’est ce qui se passe. Donc, il faut poser clairement le diagnostic et aboutir à la conclusion que l’Afrique demeure sous colonisation. Pour preuve, elle produit toujours des matières premières contre des produits finis et dans les deux cas les prix ne sont pas fixés par elle. Elle subit des guerres coloniales, son système monétaire est contrôlé de l’extérieur…Une fois ces faits établis, il faut dire aux africains que le développement est impossible dans des cadres étatiques extravertis, cloisonnés et construits à la conférence de Berlin entre 1884-1885 pour résoudre les problèmes liés aux rivalités entre pays occidentaux impérialistes. Qu’en conséquence seule une insurrection générale qui démolira ces proto-Etats pour les reconstruire sur les valeurs négro-africaines passées à la loupe de notre douloureuse histoire, avec une idée fédérale comme principe et des outils de défense des plus robustes peut sortir l’Afrique de la misère imposée à elle. Mais pour y arriver, il faut former et informer les africains. Il faut les organiser efficacement. Il faudra, pour cela, commencer par faire admettre aux africains que sous un leadership éclairé et courageux, les peuples les plus médiocres ont pu faire des bonds dans l’histoire et qu’en conséquence l’attitude typiquement négro-africaine qui nous pousse à haïr, à détester et à isoler celles et ceux de nos enfants qui sont lucides et capables d’imprimer un rythme de marche relève de la folie qui conduit au suicide. C’est uniquement sous un leadership capable que nous relèveront la tête et dans ce cas, il faut dénoncer les mesquineries qui nous minent, braquer la torche sur les petits coups bas, éclairer les petits arrangements nocturnes pour isoler, détruire ou court-circuiter les gens les plus vaillants parmi nous et saboter les initiatives les plus audacieuses, ne plus confier aux plus incapables mais qui par la ruse et le torpillage des autres s’accaparent des tâches qu’ils se précipitent de couler dans l’immobilisme le plus paralysant. C’est dans cet ordre d’ailleurs que nous avons lancé depuis février 2005 l’idée d’un front africain contre le néocolonialisme (FAN) qui, au regard des évènements récents, est plus que nécessaire. Ce n’est que suite à un bouleversement de cet ordre immobile établi entrainant une maîtrise effective du sol africain que les africains pourront construire une économie conforme à leurs besoins et à leurs aspirations.


Pour vous, l’Union africaine telle qu’elle existe aujourd’hui, est le symbole palpable d’une Afrique sabotée. Par qui ?


komla Kpogli : Oui, l’Union Africaine dans sa forme actuelle est la forme la plus perfectionnée de la non-Afrique. Car, l’idée d’une unité continentale telle qu’elle a été envisagée par Nkrumah, Sekou Touré, Nasser, Modibo Keita, Olympio et bien d’autres était assassinée dès lors que le groupe de Monrovia s’était joint au groupe de Brazzaville. Ce dernier étant, par origine et par destination, un outil de la France, lorsqu’il a rejoint le groupe de Monrovia, a fait naître une organisation continentale tronquée, inefficace, absolument parasitaire et paralysante. Les idées du groupe de Casablanca, plus en conformité avec l’esprit des pères fondateurs du panafricanisme sont ainsi mises en minorité et tuées.


En clair, c’est la France qui a le plus ouvertement saboté l’unité continentale. Bien évidemment ce torpillage s’est élargi avec d’autres pays notamment les USA, la Grande-Bretagne, la Belgique, le Canada et le cadre appelé l’Union Européenne qui ne perçoivent pas l’Afrique dans un rôle autre que celui de fournisseur de sources d’approvisionnement en matières premières et de débouchés pour leurs industries. Mais, ces pays ont d’abord pris le soin de dresser ce que la France coloniale appelle une « élite indigène » dont la mission est de collaborer à l’exploitation de l’Afrique. C’est en faveur de cette élite qu’on a assassiné ou renversé Lumumba, Olympio, Nasser, Nkrumah, Sekou Touré, Modibo Keita et des millions d’autres anonymes. C’est en faveur de cette même élite que le président Laurent Gbagbo a été renversé et Mouammar Kadhafi assassiné froidement. Avec l’élimination de ces deux derniers dirigeants, la pensée anticoloniale au pouvoir et l’ambition d’une réelle unité africaine viennent de subir un rétrécissement géographique dont l’immensité sera difficile à combler, car actuellement, il ne reste en Afrique quasi-totalement que des contremaîtres qui veillent jalousement sur les intérêts du colonialisme. Jamais l’Afrique n’a connu une telle période dans son histoire, puisqu’aux temps mêmes les plus sombres des razzias négrières et du colonialisme direct, il y avait des gouvernants ouvertement hostiles au système et favorables à la dignité aussi bien individuelle que collective.


Quelles seraient d’après-vous les conséquences d’Africom pour le continent africain ?


komla Kpogli : Africom c’est le dispositif militaire que les européens qui occupent les terres indiennes d’Amérique ont conçu pour encadrer l’Afrique. Ce commandement militaire opère actuellement depuis Stuttgart en Allemagne. En dépit de toutes les explications des responsables d’Africom notamment celles de son premier commandant, un général noir – la précision vaut le coup – nommé William Ward qui est remplacé depuis mars 2011 par le général Carter Ham qui veulent le faire passer pour inoffensif et l’intérêt des africains, ce déploiement militaire a et aura trois conséquences majeures.


Il vise avant tout à renforcer la présence des européens occupant l’Amérique en Afrique et donc à agrandir leur sphère d’influence politique. Ce qui signifie qu’ils influenceront plus directement et plus lourdement la politique en faisant des coups d’état, des guerres et du contrôle direct des populations. Ils auront des troupes et leur commandement à portée de la main comme la France qui, avec ses bases militaires au Gabon, à Djibouti et au Sénégal ainsi qu’avec des opérations extérieures (opex) fait des guerres, opère des changements de régime, soutient les régimes qui défendent ses intérêts contre le peuple et contrôle les populations.


Ensuite, Africom vise à sécuriser les sources de matières premières nécessaires à l’économie des USA, en particulier le pétrole, dont l’importation aux États- Unis devrait, selon les termes mêmes de la CIA, supplanter en volume dans les dix prochaines années celles en provenance de l’Arabie saoudite. Ce qui veut dire que les ressources africaines vont échapper davantage aux africains qui contrôleront encore moins leur espace qui leur a déjà énormément échappé.


Enfin et ceci n’est pas la moindre des conséquences, ce commandement militaire visant à contenir l’influence chinoise sans cesse grandissante en Afrique, entraînera une rivalité qu’on peut qualifier de choc des titans et dont les victimes ne seront que des africains.


Propos recueillis par Chérif Abdedaïm
19 décembre 2011.

La Nouvelle République Algérie http://www.lnr-dz.com
L’interview en PDF ici http://www.lnr-dz.com/pdf/journal/journal_du_2011-12-19/lnr....
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http://www.legrandsoir.info/la-france-est-le-pays-qui-a-le-plus-oeuvre-contre-l-unite-continentale-africaine.html