jeudi 15 septembre 2011

Wikileaks révèle l’obsession tribale du préfet-mendiant Ouattara



Les adversaires d'Alassane Ouattara le disent régulièrement. Comme son ancien ennemi juré et nouvel ami Henri Konan Bédié, il serait persuadé qu’en Côte d’Ivoire, la politique commence et se termine par l’ethnie. C’est pour cette raison qu’il aurait parsemé les rues de tout le pays de soldats analphabètes de son ethnie et que la majorité de ses nominations profitent aux Nordistes. Les derniers câbles diplomatiques diffusés par Wikileaks viennent comme pour apporter du crédit à leurs thèses.

Le 17 mars 2009, lors d’un entretien avec l’ambassadrice des Etats-Unis d’alors, Wanda Nesbitt, Alassane Ouattara essaie de faire croire à son interlocutrice que Laurent Gbagbo n’avait aucune chance de remporter la présidentielle, son électorat – assimilé de manière scandaleusement arithmétique à son ethnie – se résumant à 12% à 15% au plus. La suite, on la connaît. En dépit de la prise en otage de la moitié du pays par les rebelles des Forces nouvelles, Gbagbo obtient 43% des suffrages au premier tour, et devance de très loin ses adversaires dans le très cosmopolite district d’Abidjan. Au point qu’il a fallu des trésors de technologie électorale – plus de 100% de participation dans un grand nombre de bureaux de votes d’un Nord où régnait une terreur incroyable le 28 novembre 2010 – et une violation des règles de la CEI et de la Constitution pour que les alliés extérieurs de l’actuel chef de l’Etat arrivent à l’imposer.

Le câble diffusé par Wikileaks rejoint, dans sa description de la personnalité d’Alassane Ouattara, celui de Renaud Vignal le décrivant dépressif et pusillanime dans son appartement parisien cossu en 2001. «J’ai peut-être fait une erreur en quittant le poste de directeur général adjoint du FMI pour le combat politique en Côte d’Ivoire», a-t-il confié à Wanda Nesbitt. Avant de se plaindre de ce que le président Gbagbo et son camp voulaient imposer le désarmement avant les élections. Si l’on sait désormais pourquoi cette idée lui déplaisait et ce qu’il comptait faire des rebelles non désarmés, l’on comprend également quel camp est responsable non seulement de la guerre mais de l’insécurité complètement folle qui continue de défigurer la Côte d’Ivoire et d’inquiéter les investisseurs.

Un article de Benjamin Silué in Le Nouveau Courrier

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