dimanche 3 juillet 2011

MADAME EDMOND DANTES, ÉPOUSE STRAUSS-KAHN



Chronique hebdomadaire de Philippe Randa


En titrant “DSK : saison 2”, le quotidien Libération a résumé tout ce qu’on peut légitimement penser de “l’affaire” Dominique Strauss-Kahn, ponctuée cette fin de semaine d’un deuxième “coup de tonnerre” (la levée de son assignation à résidence et des millions de dollars de sa caution), écho aussi médiatiquement assourdissant que fut le premier (son arrestation et son inculpation pour agressions sexuelles).

Et maintenant ?

On s’attend à l’annonce, lors de sa prochaine comparution le 18 juillet prochain, à l’abandon de toutes les charges contre lui. Ce ne serait donc pas un troisième “coup de tonnerre”, mais, vu les enjeux, les défenseurs de la présumée victime et le procureur Cyrus Vance, District Attorney qui jouera sa réélection en 2013, auront à cœur de ne pas perdre complètement la face, si cela leur est encore possible. Ils ont quinze jours pour trouver matière à ce qui serait alors, par le maintien de l’inculpation de viol, un troisième “coup de tonnerre” sinon judiciaire, du moins médiatique.

Mais s’il ne devait y avoir que deux “saisons” seulement made in USA, de prochaines se joueront forcément en France… où personne n’envisage que DSK ne s’imposent pas à nouveau comme un acteur incontournable de la vie politique. Sinon à celle de candidat à la primaire socialiste, puis, éventuellement, à la Présidence de la République française, du moins à celle d’un faiseur (ou d’un “défaiseur”) de Président(e)…

Quelle sera la conséquence dans les urnes du jugement des Français(es) sur l’ancien Président du FMI ?Apparaîtra-t-il comme un Edmond Dantes moderne, Comte de Monte-Cristo exigeant réparations, ou au contraire, justice lui ayant été rendue, ses épreuves, aussi terribles furent-elles  n’ayant durées qu’un simple trimestre, l’image qu’ils conserveront finalement de lui restera-t-elle celle du mâle sautant sur tout ce qui bouge et qui n’a dû son salut, même si mérité, qu’a l’argent de sa moitié ?

En revanche, s’il y a une dame qui sort à l’évidence triomphante de ce feuilleton politico-judiciaire, c’est bien son épouse…

Femme bafouée pour la énième fois, elle aurait pu tourner le dos à son mari au fond du trou (au propre comme au figuré), jurer qu’elle ne s’imaginait pas quel psychopate sexuel elle avait serré durant tant d’année contre sa divine poitrine… et rester abattue par un destin impitoyable afin de minimiser tant que faire se pouvait sa responsabilité dans les risques de dérapages sexuels de son époux qu’elle ne pouvait ignorer.


En apparaissant au contraire à ses côtés, aussi digne dans l’opprobre, que déterminée et amoureuse à son bras lors de sa comparution au tribunal, recherchant dans l’urgence un domicile conforme aux exigences de la Justice, tout en faisant appel aux avocats les plus retors du barreau américain, tout en abattant cash au bassinet de la justice américaine des millions de dollars de biens immobiliers pour sa caution et cela, à la seule fin d’éviter la cellule à son mari… Soit en faisant face sans hésitation à la meute le pourchassant, elle a empêché du même coup un halali que beaucoup estimaient inéluctable !

Elle aurait pû être la “femme cocue” la plus ridicule de ce début de siècle… Elle apparaît aujourd’hui comme une épouse à la dignité exemplaire autant qu’au tempérament redoutable.

Étrangement, les féministes professionnelles, chiennes de garde de la victimisation permanente de leur sexe, ne sont guère réceptives à cette image-là des femmes. Allez savoir pourquoi !

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