jeudi 16 juin 2011

Décès d’Abdias do Nascimento, Grand Défenseur des droits des Noirs au Brésil


Le leader des droits civiques des noirs Brésiliens, l'écrivain, peintre, homme politique et érudit Abdias do Nascimento, connu pour son franc parler, est décédé à Rio de Janeiro. Il est mort a  97 ans.


Les sources divergent sur la date du décès, disant que c'était soit le 23 mai ou 24. La cause serait due à des complications diabètique, selon Anani Dzidzienyo, un ami qui en tant que professeur d'études brésiliennes à l'Université Brown a écrit sur M. Nascimento.

Pendant des décennies, M. Nascimento a représenté une voix dissidente dans une société brésilienne, qui pendant la plus grande partie du 20ème  siècle était identifié par son gouvernement et perçue par une grande partie de sa population comme une démocratie raciale. M. Nascimento a soutenu, à la fois dans son art et dans sa rhétorique politique, qu’en fait, le Brésil était demeuré une société raciste.

Un nombre beaucoup plus important de noirs Africains furent envoyés au Brésil comparé aux États-Unis dans le cadre du commerce des esclaves, et le Brésil n'a pas aboli l'esclavage avant 1888. Ce n'est qu’au cours de la dernière décennie, alors que des programmes d'action affirmative ont pris racine dans de nombreuses universités brésiliennes et dans certains organismes gouvernementaux, que le racisme a été reconnu publiquement comme un problème au Brésil.
"C’était une légende" a déclaré Edward E. Telles, professeur de sociologie à Princeton et auteur de “Race in Another America: The Significance of Skin Color in Brazil,” en parlant M. Nascimento dans un entretien téléphonique. "Des années  1930 jusque vers les années 1990, le Brésil était considéré comme une démocratie raciale, mais personne ne parlait de race, et il existait une hiérarchie raciale claire. Les pauvres étaient noirs en majorité, et les élites étaient presque toutes blanches. Il n'avait pas peur de dire aux gens que la démocratie raciale était un mythe. Et il l'a dit pendant 60 ans. "
 En 1944, M. Nascimento a fondé le Théâtre Expérimental Noir à Rio de Janeiro, une troupe qui célébrait la culture d’influence africaine. Il a formé des citoyens noirs au métier d’acteurs, défiant ainsi la coutume du casting des acteurs blancs portant une face noircie.
En tant qu'acteur, il a joué dans "Orfeu da Conceição", la pièce de Vinicius de Moraes qui est devenue la base du film de 1959 "Black Orpheus", réalisé par Marcel Camus. La troupe a également parrainé des événements pour les droits civiques, parmi lesquels le Premier Congrès des Noirs du Brésil organisé à Rio de Janeiro en 1950.
En 1945, M. Nascimento a aidé à fonder le Comité Démocratique Afrobrésilien  pour lutter pour la libération des prisonniers politiques. Après un coup d'État militaire en 1964, il a vécu un exil auto-imposé aux États-Unis et au Nigeria jusqu'au début des années 1980. Alors en exil, il a commencé à peindre des œuvres aux couleurs frappantes présentant des images humaines et naturelles en juxtaposition avec des formes géométriques, évoquant des thématiques culturelles et religieuses afrobrésiliennes. Son travail a été exposé aux États-Unis, au Brésil et ailleurs.
À la fin des années 1970, alors que l'armée détenait toujours le pouvoir (jusqu'en 1985), M. Nascimento, toujours en exil, aida à fonder le Parti Travailliste Démocratique du Brésil, veillant à ce que la question de la discrimination raciale fasse partie de sa plate-forme. Il a servi dans la législature du Brésil en tant que député et sénateur. Il a également aidé à fonder les études afrobrésiliennes et l'Institut de recherche connu sous le nom Ipeafro à Rio de Janeiro.
"Il n'y avait pas de brésilien plus important que Nascimento depuis l'abolition de l'esclavage en 1888", selon Ollie A. Johnson, professeur d'études africaines à l'Université Wayne State à Detroit et l'auteur de “Brazilian Party Politics and the Coup of 1964.”  "Aucun autre brésilien n’a combattu aussi fortement et plus longtemps contre la suprématie blanche et le racisme au Brésil dans l'ère post-esclavage. Pour que les Américains comprennent et mesurent sa contribution,  il faudrait dire qu'il était un peu de Marcus Garvey, un peu de WEB DuBois, un peu de Langston Hughes et un peu d'Adam Clayton Powell. "
 M. Nascimento est né en Mars 1914 à Franca, dans l'État brésilien de São Paulo. Son père était  cordonnier, sa mère faisait des bonbons et les vendait dans la rue. Ses grands-parents avaient été esclaves.

"Il a grandi entouré de gens qui ont expérimenté les derniers jours de l'esclavage," dit M. Dzidzienyo, en ajoutant que le fait de garder cette expérience vivante à travers le 20ème   siècle "fut l'une de ses contributions les plus importantes."
M. Nascimento a étudié la comptabilité et a obtenu une licence en économie de l'Université de Rio de Janeiro. Encore adolescent, il a rejoint le mouvement des droits civiques Brésilien,  connu sous le nom Front Noir Brésilien.
Durant son exil, il a enseigné à la State University of New York à Buffalo, où il a fondé la chaire des cultures africaines dans le programme d’étude de l'université de Porto Rico. Il a également enseigné à Yale et à Wesleyan.
Ceux qui lui survivent comprennent sa troisième épouse Elisa Larkin Nascimento, qui est l'actuelle directrice de Ipeafro; trois fils, Henrique Christophe, Bida et Osiris, et une fille, Yemanja.
Activiste pratiquement jusqu'à la fin de ses jours, M. Nascimento a donné sa dernière interview à l'universitaire américain Henry Louis Gates Jr. pour une série documentaire sur PBS, “Black in Latin America,”, qui a été diffusé ce printemps.
"Le Brésil a-t-il jamais vraiment eu une démocratie raciale?" lui avait demandé M. Gates.
"Le peuple noir ressent dans sa chair le mensonge qu’est la démocratie raciale dans ce pays", a répondu M. Nascimento. "Vous avez juste à regarder une famille noire. Où vivent-ils? Les enfants noirs, comment sont-ils formés? Vous verrez que tout cela est un mensonge. Vous devez comprendre que je dis cela avec une profonde haine, une profonde amertume de la manière dont les Noirs sont traités au Brésil. "
M. Gates lui a alors demandé si toutefois il y avait matière à optimisme.
"Si je n'étais pas un optimiste, je me serais pendu", a répondu M. Nascimento

Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga 
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Ó Exu

ao bruxoleio das velas
vejo-te comer a própria mãe
vertendo o sangue negro
que a teu sangue branco
enegrece
ao sangue vermelho
aquece
nas veias humanas
no corrimento menstrual
à encruzilhada dos
teus três sangues
deposito este ebó
preparado para ti

Tu me ofereces?
não recuso provar do teu mel
cheirando meia-noite de
marafo forte
sangue branco espumante
das delgadas palmeiras
bebo em teu alguidar de prata
onde ainda frescos bóiam
o sêmen a saliva a seiva
sobre o negro sangue que circula
no âmago do ferro
e explode em ilu azul

Ó Exu-Yangui
príncipe do universo e
último a nascer
receba estas aves e
os bichos de patas que
trouxe para satisfazer
tua voracidade ritual
fume destes charutos
vindos da africana Bahia
esta flauta de Pixinguinha
é para que possas chorar
chorinhos aos nossos ancestrais
espero que estas oferendas
agradem teu coração e
alegrem teu paladar
um coração alegre é
um estômago satisfeito e
no contentamento de ambos
está a melhor predisposição
para o cumprimento das
leis da retribuição
asseguradoras da
harmonia cósmica

Invocando estas leis
imploro-te Exu
plantares na minha boca
o teu axé verbal
restituindo-me a língua
que era minha
e ma roubaram
sopre Exu teu hálito
no fundo da minha garganta
lá onde brota o
botão da voz para
que o botão desabroche
se abrindo na flor do
meu falar antigo
por tua força devolvido
monta-me no axé das palavras
prenhas do teu fundamento dinâmico
e cavalgarei o infinito
sobrenatural do orum
percorrerei as distâncias
do nosso aiyê feito de
terra incerta e perigosa

Fecha o meu corpo aos perigos
transporta-me nas asas da
tua mobilidade expansiva
cresça-me à tua linhagem
de ironia preventiva
à minha indomável paixão
amadureça-me à tua
desabusada linguagem
escandalizemos os puritanos
desmascaremos os hipócritas
filhos da puta
assim à catarse das
impurezas culturais
exorcizaremos a domesticação
do gesto e outras
impostas a nosso povo negro

Teu punho sou
Exu-Pelintra
quando desdenhando a polícia
defendes os indefesos
vítimas dos crimes do
esquadrão da morte
punhal traiçoeiro da
mão branca
somos assassinados
porque nos julgam órfãos
desrespeitam nossa humanidade
ignorando que somos
os homens negros
as mulheres negras
orgulhosos filhos e filhas do
Senhor do Orum

Olorum
Pai nosso e teu
Exu
de quem és o fruto alado
da comunicação e da mensagem

Ó Exu
uno e onipresente
em todos nós
na tua carne retalhada
espalhada por este mundo e o outro
faça chegar ao Pai a
notícia da nossa devoção
o retrato de nossas mãos calosas
vazias da justa retribuição
transbordantes de lágrimas
diga ao Pai que nunca
no trabalho descansamos
esse contínuo fazer
de proibido lazer
encheu o cofre dos exploradores
à mais valia do nosso suor
recebemos nossa
menos valia humana
na sociedade deles
nossos estômagos roncam de
fome e revolta nas cozinhas alheias
nas prisões
nos prostíbulos
exiba ao Pai
nossos corações
feridos de angústia
nossas costas chicoteadas
ontem
no pelourinho da escravidão
hoje
no pelourinho da discriminação

Exu
tu que és o senhor dos
caminhos da libertação do teu povo
sabes daqueles que empunharam
teus ferros em brasa
contra a injustiça e a opressão
Zumbi Luiza Mahin Luiz Gama
Cosme Isidoro João Cândido
sabes que em cada coração de negro
há um quilombo pulsando
em cada barraco
outro palmares crepita
os fogos de Xangô iluminando nossa luta
atual e passada

Ofereço-te Exu
o ebó das minhas palavras
neste padê que te consagra
não eu
porém os meus e teus
irmãos e irmãs em
Olorum
nosso Pai
que está
no Orum

Laroiê!

Abdias do Nascimento - PADÊ DE EXU LIBERTADOR



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