jeudi 24 février 2011

Leclerc Martinique, dur retour à la réalité

Leclerc Long pré - Martinique


Les hypermarchés Leclerc en Martinique du groupe Lancry ont déposé le bilan le 22 février au tribunal de commerce de  Fort de France.

Le 8 octobre 2010,  Leclerc faisait son apparition en Martinique en se promettant de libérer les Martiniquais des prix chers.


Il faut le reconnaître, les prix sont chers en Martinique, il est argué  que ce serait la conséquence de l’éloignement géographique par rapport à la métropole, à l’exiguïté du marché contribuant à la formation des prix élevés et à la vie chère, mais la France n’est pas à côté de la Chine, de l’Asie du Sud-Est ou de l’Inde pourtant les marchandises provenant de ces zones d’approvisionnement sont bon marché en Europe,  puis dans les îles voisines les prix des marchandises ne sont pas aussi élevés, donc les raisons de   la cherté des produits de consommation en Martinique ne s’expliquent, que par la constitution d’un monopole au niveau de l’importation et la distribution, une minorité agissant comme une espèce de mafia, contrôle et impose leurs prix, avec quelque part en face d’eux  une relative passivité de l’état.

Vous avez en  Martinique la perpétuation de l’exclusif colonial,  ce modèle a été privatisé par les anciens esclavagistes, ils ont su exploiter une situation historique au mieux, modernisant un modèle économique ancien, une économie de traite et d’esclavage leur ayant valu une prééminence économique passée et actuelle.

Nous devons admettre, qu’ils s’appuient  aussi sur l’incapacité  des politiques martiniquais à faire émerger un autre modèle économique, une autre société, un autre modèle de développement.

Il y a quelque temps Marie-Luce Penchard ministre déléguée à l’Outre-mer (une dame ne faisant pas de communautarisme), a nommé trois commissaires pour le développement endogène,  pour celui préposé au développement des Antilles, il n’a bien sûr pas le profil d’un Antillais, quant à son parcours on cherche l’accroche pouvant faire de lui le candidat idéal pour pareille mission dans ces territoires.

Ce pour vous dire, que nous ne sommes pas prêts de  sortir de cette situation.

Pour revenir à l’échec des hypermarchés Leclerc en Martinique, on impute une forte  responsabilité   aux dockers,  à leurs perpétuelles grèves et blocages du port ou de conteneurs.

Dans une économie autant extravertie que l’économie martiniquaise, on ne peut pas accepter qu’une minorité d’ouvriers ayant des salaires de directeur agisse de la sorte, il convient de trouver des solutions afin de casser là aussi le monopole des dockers, quitte à éclater l’activité portuaire,  nationaliser  ou fonctionnariser cette profession, en Martinique, il en va de l’intérêt général.

D’une manière ou d’une autre nous devons sortir de cette économie de plantation largement subventionnée par les pouvoirs publics, de conteneurisation et de consommation à outrance, nous devons mettre fin à cette économie de rente.

Tony Mardaye 


ad: Lors de mes visites en octobre dernier dans ces magasins j'avais trouvé qu'il y avait un personnel pléthorique eut égard à la superficie des magasins et  par rapport à ce que je peux voir ailleurs en Europe.

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