mardi 14 septembre 2010

Haïti a évité épidémies et troubles sociaux mais la situation reste précaire, selon l'ONU


13 septembre 2010 – Malgré les ravages causés par le séisme du 12 janvier 2010, Haïti n'a pas connu une deuxième vague de désastres épidémiques ou de troubles sociaux, a déclaré lundi le Représentant spécial du Secrétaire général pour Haïti, Edmond Mulet, devant le Conseil de sécurité, avant d'estimer que ce « succès relatif » restait « précaire ». 

« L'Etat haïtien est confronté à des défis à court et long termes tels que l'organisation des élections, le maintien de l'ordre dans les camps, la reconstruction liée à la question de la gestion des débris et la relocalisation des déplacés qui dépend largement de la disponibilité d'abris transitoires et permanents », a souligné Edmond Mulet. 

« Pour relever ces défis, Haïti devra compter sur le leadership décisif de son gouvernement et sur l'appui continu de la communauté internationale. Des élections dont les résultats seront acceptés par tous les Haïtiens représentent une étape importante dans cette direction », a-t-il ajouté. 

Alors que la date de ce scrutin a été fixé au 28 novembre, M. Mulet a estimé que ces élections étaient « d'une importance capitale car elles mèneront à l'élection de ceux qui guideront l'Etat lors de la reconstruction pendant les cinq années à venir ». 

« Il est donc primordial que celles-ci soient crédibles et légitimes afin de mener à la formation d'un gouvernement et d'une Assemblée nationale disposant de mandats clairs et incontestés. Il est également primordial d'encourager la plus grande participation possible de la population », a-t-il poursuivi. 

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), en collaboration avec l'Organisation des Etats américains (OEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et ses autres partenaires sur le terrain, fournira un appui logistique et de sécurité et coordonnera l'assistance électorale internationale afin d'assurer de bonnes élections.
S'agissant de la situation sécuritaire, le Représentant spécial a souligné qu'elle demeurait généralement calme, bien que fragile. 

« La faiblesse des institutions, conjuguée à la présence des camps de déplacés, à la résurgence des activités de gangs et à l'instabilité qui caractérise les périodes électorales en Haïti, contribuent à créer un environnement sécuritaire volatile », a expliqué Edmond Mullet, se disant en particulier préoccupé par la situation dans les camps, où les groupes vulnérables, notamment les femmes et les enfants, sont susceptibles d'être victimes de violences sexuelles. 

L'Etat haïtien estime à 1,3 million le nombre de personnes déplacées. Leur retour dans leur quartier d'origine demeure lent et la reconstruction est freinée par la présence de débris et l'absence de cadastre. 

Edmond Mulet a conclu en notant que depuis le 12 janvier, les besoins humanitaires immédiats des déplacés avaient été largement comblés. En plus des distributions de biens humanitaires essentiels, plus de 150.000 personnes ont été employées dans le cadre de projets argent et nourriture contre travail.
La communauté humanitaire a également commencé à construire des abris transitoires solides. L'ONU et ses partenaires prévoient d'en construire 139.000 d'ici à la mi-2011. 

A propos des projets de reconstruction, le Représentant spécial a invité les bailleurs de fonds à débourser les financements promis rapidement. « A l'heure actuelle, si l'on exclut les allègements de dette, 506 millions de dollars, soit 18,9% de promesses pour 2010, ont été déboursés », a-t-il regretté.

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