lundi 26 juillet 2010

Une image de la France méprisante et hautaine

« Avoir un visa français, c’est aussi dur que d’entrer dans la chambre à coucher d’un président de la République. Ça blesse les gens, même ceux qui n’ont rien à voir avec les visas et qui ne feront jamais de demande pour venir en France. Mais tous les jours on voit la queue, l’attroupement devant le consulat. Alors on en parle très souvent autour du thé ». Homme d’affaires malien

Dans de nombreux pays historiquement liés à la France, comme l’Algérie ou le Mali, les problèmes d’obtention des visas sont des sujets récurrents de conversation.
Les demandeurs ressentent souvent comme une offense le fait que les refus de visa ne soient pas motivés. Et un sentiment d’humiliation naît des conditions d’accueil et d’instruction des dossiers

« Les Africains qui ont été colonisés méritent un autre traitement. Cette culture commune fait obligation à la France de nous considérer autrement. Qu’ils veuillent gérer les flux migratoires, c’est parfaitement compréhensible, mais rien ne les oblige à traiter les personnes de cette manière, il s’agit d’êtres humains ». Haut fonctionnaire malien.

« La France doit assumer l’histoire. On a tout fait pour faire de nous des jeunes français. L’octroi du visa est l’expression d’une souveraineté mais il doit être humanisé. Nous le vivons comme une blessure ». Demandeur de visa algérien

« J’ai envie de dire à tous ces gens qui font la queue « arrêtez d’aller chercher des visas, on a encore une petite dignité ». Je ne me lèverai jamais pour avoir un visa touristique pour la France, je veux préserver ma dignité ». Homme d’affaires malien

De plus, de l’Ukraine au Sénégal, les témoignages recueillis lors des différentes missions d’observations dessinent une image de la France hautaine et méprisante.

« Ils vous donnent l’impression que vous venez quémander. Cela donne une mauvaise image de la France, même une haine de la France. On formate une nouvelle génération contre la France. Tu ne peux pas aller en France même si tu as les moyens. Maintenant, les Maliens commencent à dire « Tout sauf la France ! ». Même les étudiants vont maintenant au Canada et aux Etats-Unis. Ils se sentent beaucoup plus proches de la France et il serait plus logique qu’ils fassent leurs études là-bas. Lorsqu’ils reviennent au Mali te qu’ils ont des postes importants, ils en veulent à la France et préfèrent travailler avec d’autres pays ». Témoignage recueilli à Bamako

« Ils nous dégoûtent de la France ». Homme d’affaires ukrainien


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