mardi 18 mai 2010

MAI : THE BLACK HISTORY MONTH




Si pour les ouvriers du monde, le 1er Mai est la journée des luttes contre l'exploitation capitaliste, ce mois est également pour les communautés noires une période de mémoire.

Mais le joli mois du Muguet est aussi celui des révoltes noires. C'est le 10 Mai 1802 qu'en Guadeloupe, le Colonel Louis DELGRES, lança l'appel à l'insurrection du peuple face aux armées napoléoniennes venues rétablir l'esclavage - ce qui sera fait le soir du 28 Mai après l'explosion de l'Habitation d'Anglemont à Basse-Terre. L'esclavage perdurera jusqu'au 27 Mai 1848, après soulèvement des révolutionnaires noirs.

La Martinique connu cette révolte le 22 Mai de la même année, suite à l'affaire Romain et le ralliement de Papy-Pory aux nègres marrons de Saint-Pierre. La ville fut mise à feu et à sang et la liberté fut proclamée le 23 Mai. En 1870, c'est au mois de Mai qu'aura lieu l'insurrection du Sud de la Martinique suite à l'affaire Lubin, qui, pour avoir refusé de saluer un béké qu'il ne connaissait pas, fut roué de coups de cravache.

Aux Etats-Unis, en pleine période d'Apartheid, Mai a été le théâtre des pires chasses aux nègres. Le 30 Mai 1921, c'est une milice de 10.000 hommes tous membres de la police et de la Garde Nationale mais surtout serviteurs du KKK déferlent sur la ville de Tulsa en Oklahoma. Motif : un jeune africain-américain est accusé de viol sur une jeune WASP. Le gamin alla se réfugié dans ce quartier noir, surnommé "The Black WallStreet" en raison de l'activité économique florissante. Cette ville sera mise a sac durant deux jours, provoquant le lynchage de plusieurs centaines de noirs, hommes, femmes et enfants, et fuite de la population. En 2001, les survivants de ces pogroms ont porté plainte devant la justice américaine pour qu'on les reconnaissent comme victimes de Riots Races.

Dans les dernières colonies françaises, c'est le 27 Mai 1967 que l'armée tira sur les travailleurs du bâtiment ainsi que des lycéens lors des grèves à Pointe-à-Pitre. Face à un caste patronale ethno-raciale arrogante, refusant d'accorder une augmentation salariale, mais sur de sa supériorité et donc de sa victoire sur le peuple, ceux-ci ne cédèrent pas. Résultat : 87 morts, dont Jacques NESTOR, militant du GONG. Le crime, à ce jour, reste impuni. Ceci nous rappelle le tabassage d'Alex LOLLIA et l'assassinat de Jacques BINO en Février 2009, tous deux syndicalistes membres du LKP.

Aujourd'hui en France, le 10 est reconnu comme journée de l'abolition de l'esclavage. La aussi, c'est le fruit de décennies de luttes des communautés noires issues des (ex)colonies françaises pour le respect de leur dignité. L'esclavage et la traite négrière sont des crimes commis contre l'humanité, et on ne le répétera jamais assez, l'abomination du capitalisme.

Le peu de considération que SARKOZY y accorde, les mensonges véhiculés sur le rôle du "libérateur Papa Schoelcher" ne sont que la réponse à ceux qui voudraient en faire juste une festivité bambocharde. Or, le quotidien nous rappelle que ce combat se mène y compris au sein de la société française gangrenée par le racisme. Que l'esclavage des peuples "du tiers-monde" perdure sous la férule de la banque mondiale et du FMI. L'impérialisme, quelque soit le nom qu'on lui donne, se nourrira toujours du sang, des larmes et de la sueur des peuples. Mais unis, nous vaincrons le géant aux pieds d'argile.

Alors en cette année de célébration du cinquantenaire de la Françafrique, faisons de chaque 10 Mai, une journée de revendications sociales, de luttes anti-impérialistes et anti-racistes.

Ensemble, Osons inventer l'avenir, car oui, nous aussi nous le pouvons.

Mariam SERI SIDIBE

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