mardi 19 janvier 2010

Que faire pour sauver les Haïtiens


Pourquoi il faut défendre les
Haïtiens?

Pour les survivants de la catastrophe, il est urgent de les aider à satisfaire leurs besoins de premières nécessités.

Alors que les télévisions internationales montrent des sauvetages très émouvants, les témoignages de rescapés dénoncent le comportement horrible de plusieurs structures de l'aide internationale qui sélectionnent leurs nationaux et abandonnent les Haïtiens.

Cela rappelle incontestablement ce qui s'est passé à New Orleans après Katrina. Et qu'on ne vienne pas nous dire qu'il ne s'agit que d'une solidarité
"naturelle" envers ses propres nationaux; car à la New Orleans, ils avaient tous la même nationalité.

Et au lieu de montrer les images de la solidarité naturelle des victimes entre elles, les médias font mine de s'inquiéter du risque de pillage.

Fort de cette expérience et devant tant de malice, les Haïtiens s'organisent.

Le site, en anglais, de la Haïtienne Ezili Dantò (Marguerite Laurent) propose une liste d'actions à mener.

Ezili Dantò est avocate, militante des Droits Humains, artiste, écrivain, poète.

Elle est présidente du Réseau Actif des Avocats Haïtiens (HLLN, Haitian Lawyers Leadership Network).

Elle a une réelle expérience professionnelle internationale dans le domaine de la Coordination de l'Aide Humanitaire.

Fort de l'expérience de New Orleans après Katrina, elle met en évidence la nécessité d'aider les survivants Haïtiens déplacés non seulement pour sauver leur vie, mais aussi pour protéger leur terre et leurs biens; car quand les TV du monde mettent en garde contre les pillages de survie, elles omettent de mettre en garde contre les pillages opportunistes des "promoteurs" immobiliers internationaux.

Pour ce qui concerne la nourriture, les couvertures, les vêtements, les abris, elle recommande de coordonner les efforts directement avec les représentants du gouvernement Haïtien les plus proches de votre lieu de résidence:.

L'ambassade d'Haïti en France a mis sur pied à Paris un Comité d'Urgence et de Soutien. Ce comité indique qu'il ne gère pas pour l'instant la réception et l'envoi de matériel vers Haïti; il redirige vers la Croix-Rouge.

Pour tout contact :
>> Maguet DELVA : 01 47 63 47 78/ 06 14 07 61 99
>> E- mail : contactpresse20@yahoo.fr

Pour l'envoi d'argent, Ezili Dantò recommande les structures de terrain organisées, expérimentées et dirigées par des Haïtiens en contact direct avec les populations les plus démunies.

En matière de santé et médecine, les besoins sont énormes :
- Eau: unités de filtrage, de purification
- Santé/Médecine/Hygiène: médicaments contre malaria, typhoïde, diarrhées, déshydratation, kits hygiéniques, antibiotiques, bactéricides, anti-moustiques, aspirine, désinfectants, savon, détergents.

Nous continuons d'exiger que les structures internationales mettent au service des Haïtiens tous les moyens dont ils disposent pour permettre aux Haïtiens de réparer leur pays.

En complément de l'aide immédiate directe en besoins de premières nécessités, il convient aussi d'organiser l'accueil de ceux des Haïtiens qui ne pourront pas participer directement aux travaux de réparation, parce que gravement blessés ou trop jeunes ou trop âgés.

Cet accueil qui se doit d'être temporaire, pour leur permettre de reprendre possession de leurs biens, doit se faire d'abord dans les provinces d'Haïti qui ne sont pas touchés, puis dans les Pays voisins et frères de la Caraïbe et dans les familles expatriés et aussi sur le continent Africain.

Les médias ne montrent pas l'élan de solidarité qui existe dans la région de la part des pays frères de la Communauté de la Caraïbe (CARICOM).

C'est pourquoi nous sommes très choqués et en colère que vendredi les autorités américaines aient refusé l'autorisation d'atterrir à un avion d'aide humanitaire de la CARICOM avec à son bord des chefs d'États et des délégations officielles de techniciens.

Les puissances coloniales qui ont pillé Haïti comme d'ailleurs ses Pays voisins et frères et aussi le continent Africain, ces puissances coloniales (néo ou pas) doivent financer l'accueil par la Diaspora de ces Haïtiens.

Ce financement de l'accueil et de la reconstruction n'est qu'une infime partie de la dette incommensurable qu'ont les colonialistes envers l'Afrique et sa Diaspora au titre des Réparations des dommages qu'ils ont causés et continuent de causer aux Africains.

Défendre les Haïtiens

Des textes ou déclarations circulent et affirment que le drame du peuple Haïtien serait due à une prétendue malédiction divine à cause de la pratique du Vaudou; et pour les tenants de cette thèse, la malédiction divine aurait été déclenchée à la suite d'un pacte avec le Diable pour libérer Haïti de l'esclavage colonial lors de la cérémonie du "Bwa Kay Iman" dans la nuit du 14 au 15 août 1791.

Donc selon cette thèse, Dieu se venge depuis plus de 200 ans sur les Haïtiens qui se seraient retournés vers le Diable qui a accepté de les libérer de l'esclavage.

En fait de pacte avec le Diable, les faits sont clairs depuis bien longtemps: les Haïtiens sont victimes du Pacte que les prédateurs patentés ont signé avec le Diable pour s'approprier, "au nom de Dieu", des terres et des richesses des peuples qui les accueillent.

Car l'invention du concept de la "Malédiction de Cham" (Malédiction dite divine contre le peuple Noir) date bien avant que les Africains aient été enchaînés, déportés et faits esclaves sur la terre d'Haïti.

C'est dans les livres dits "sacrés" que cette idéologie qui œuvre pour la soumission et la destruction physique, mentale et spirituelle du Noir a été consignée.

Les Noirs colonisés ne s'y trompent pas, même inconsciemment, quand ils
invoquent le ""Bon Dieu", et non pas simplement "Dieu" pour bien le distinguer du "faux Dieu" (ou Diable ou Démon, tous commençant par la lettre D.)

Car qui peut croire ou accepter que c'est le Bon Dieu universel qui choisit un peuple parmi les autres peuples et l'invite à aller envahir un autre pays en l'assurant de son soutien de fer ?

GENESE, chapitre 12, verset 1-3 ou la justification "divine" du racisme et du colonialisme.

Car qui peut croire ou accepter que c'est le Bon Dieu qui décide d'éliminer tous les premiers-nés d'un pays, homme, femme et bétail ?
EXODE, chapitre 12, verset 29 ou la justification "divine" du génocide.

Car qui peut croire ou accepter que c'est le Bon Dieu qui enseigne à un
peuple comment dépouiller un autre peuple ?

EXODE, chapitre 12, verset 35-36 ou la justification "divine" de la
spoliation d'un peuple.

Si certains se permettent aujourd'hui encore d'insulter le peuple Haïtien et osent qualifier la cérémonie du "Bwa Kay Iman" de pacte avec le Diable, c'est parce qu'ils ont compris que leur Pacte à eux avec le Diable est bel et bien en train de se consumer, malgré leurs rituels aux dieux de la guerre aux effets aussi impressionnants qu'effrayants.

Que l'esprit de chaque victime de ce tremblement de terre soit protégé des prédateurs d'âmes et qu'il rejoigne nos ancêtres héros, illustres ou anonymes, pour nous conduire tous à la victoire pour la libération.



Paris, le 17 janvier 2010,

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