samedi 23 janvier 2010

Enfants disparus en Haïti


L'Unicef affirme que quinze jeunes Haïtiens ont disparu des hôpitaux, alertant sur une possible traite des enfants.

Le coût humain du séisme qui a ravagé Haïti il y a dix jours est toujours incomplet. Pour l'instant, les autorités ont dénombré au moins 75.000 morts et 250.000 blessés. Désormais, la reconstruction débute dans un pays où tout reste encore à faire.
Aide des Nations unies

L'acheminement de l'aide en Haïti est entravée par environ 691 «blocages» sur des routes et ponts endommagés par le séisme du 12 janvier, selon les Nations unies. Ces destructions ont été constatées entre la capitale Port-au-Prince et la ville de Carrefour, distantes d'une dizaine de kilomètres seulement.

Au moins 224 routes sont aussi coupées, ce qui rend difficile le transport de l'aide des différents programmes des Nations unies (PAM, Unicef, OMS) ou des ONG. Néanmoins, depuis le séisme, l'équivalent de 4,2 millions de repas ont été distribués à 250.000 personnes, sous forme de kits de nourriture prête à consommer couvrant les besoins alimentaires pendant 5 à 7 jours.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) espère être rapidement à même de distribuer de l'aide à 100.000 personnes par jour. Il prévoit également d'acheminer vendredi 45.600 litres de carburant dans le pays. Quelque 72.000 litres ont déjà été livrés mardi et mercredi.

20.000 tentes permettant de loger 100.000 personnes ont aussi été dressées à Port-au-Prince. Quelque 20.000 autres tentes sont attendues. On estime le nombre de sans-abris dans la capitale haïtienne à au moins 500.000 personnes, et près d'un million dans le pays.

Les conditions d'hygiène sont abominables: des femmes se lavent près des immondices, des enfants font leurs besoins au milieu des rescapés... Pour l'heure, dix-huit hôpitaux et centres de soins médicaux fonctionnent en Haïti, dont neuf hôpitaux de campagne.
Disparitions d'enfants

L'Unicef affirme qu'une quinzaine d'enfants ont disparu d'hôpitaux haïtiens après le séisme. «La situation de la traite des enfants en Haïti existait déjà» avant la catastrophe «et malheureusement les réseaux de traite ont des liens avec le marché de l'adoption internationale», précise le Fonds pour l'enfance.

«Nous avions déjà fait cette expérience lors du tsunami (en Asie en 2004, ndlr): ces réseaux s'activent immédiatement lors d'une catastrophe et utilisent la faiblesse de l'Etat, la faiblesse de la coordination des acteurs sur le terrain pour enlever des enfants et les faire sortir du pays», explique l'Unicef.

Selon l'organisation, il existe «un certain nombre de preuves qu'il y a des réseaux de traite d'enfants en particulier à travers Saint-Domingue», la capitale de la République dominicaine voisine.

Toutefois, jusqu'à présent, seuls «des cas anecdotiques» d'enfants ayant traversé la frontière entre Haïti et la République dominicaine avec des individus qui ne sont pas des proches, ou d'enfants embarqués sur des avions en partance de ce pays voisin d'Haïti ont été rapportés.

L'Unicef accueille chaque jour 2.000 enfants sans nouvelle de leurs parents depuis le séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier dans 20 centres. De nombreux pays comme la France, les Pays-Bas, les Etats-Unis, l'Espagne, la Belgique ou l'Allemagne ont accéléré ou vont accélérer les procédures d'adoption déjà engagées avant le tremblement de terre qui a fait au moins 75.000 morts.

Réunion d'urgence des «pays amis»

Côté infrastructures, quatre aéroports, dont celui de Port-au-Prince, sont désormais en service en Haïti et en République dominicaine voisine afin d'acheminer l'aide. Les Etats-Unis ont envoyé une tour de contrôle pour faciliter la gestion des centaines de vols internationaux qui participent à l'aide humanitaire.

Les forces américaines, qui atteindront près de 20.000 hommes dimanche, travaillent aussi à la réouverture du port de Port-au-Prince, cruciale pour désengorger l'aéroport de la capitale.

L'appel de fonds d'urgence de l'ONU pour Haïti lancé le 15 janvier a été jusqu'ici couvert à 36%, soit 207 millions de dollars sur les 575 millions réclamés. Quelque 106 millions ont été également promis. Pour sa part, la Banque mondiale a annoncé qu'elle suspendait pendant cinq ans le remboursement des sommes dues par Haïti.

Les «pays amis» d'Haïti, dont les Etats-Unis, la France et le Brésil, tiendront lundi à Montréal une réunion d'urgence pour coordonner leur aide et pour préparer une conférence sur la reconstruction du pays dévasté.

(Source AFP)

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