mardi 19 janvier 2010

Des Haïtiens de l'Université Laval dans le besoin


Québec) Les étudiants haïtiens de Québec, qui risquent de se retrouver sans argent et même sans famille, vont eux aussi avoir besoin d'aide, ont rappelé lundi les membres de l'Association des étudiants antillais de l'Université Laval, dont la plupart proviennent d'Haïti.

Tôt lundi matin, ils participaient au rassemblement organisé par l'Association des diplômés de l'Université Laval (ADUL), au pavillon Desjardins. «On a érigé une cellule de crise, explique le président de l'Association des étudiants antillais, Charles Leconte. On a trouvé un local d'où on peut faire des appels, contacter d'autres Haïtiens au Canada et aux États-Unis. Ça a permis de rapprocher les membres de la communauté.»

L'Association compte à peu près 70 membres à l'Université et l'Association haïtienne de Québec en compte à peu près 800 dans la région.

«Les étudiants de Laval dépendent de leurs familles là-bas et plusieurs ont tout perdu, souligne M. Leconte. Un étudiant qui se retrouve seul, dont les parents n'ont plus de moyens financiers, il fait quoi? Nous avons entrepris des démarches auprès des instances universitaires et gouvernementales pour qu'ils soient pris en charge ou aidés financièrement jusqu'à ce que la situation se rétablisse.»

Il faut aussi penser aux étudiants qui dépendent des bourses du gouvernement d'Haïti. «Avec trois millions de sinistrés et des ministères détruits, il ne va rien rester de leurs bourses.»

«Agir rapidement»

L'Association veut collaborer avec une initiative lancée sur le campus, le fonds Urgence-Haïti 2010. M. Leconte a aussi contacté l'administration de l'Université à propos des frais de scolarité qui devraient normalement être payés dans quelques semaines. «Il faut agir rapidement», dit-il.

Il faut aussi offrir de l'aide psychologique aux plus touchés. «J'en connais trois qui sont tellement affectés qu'ils ne vont plus aux cours. Ils sont couchés, ils pleurent, n'ont pas envie de faire quoi que ce soit. Ils sont désespérés.»

«Avec les services aux étudiants, on va voir ce qu'on peut faire pour nos étudiants haïtiens, dit Nicole Lacasse, vice-rectrice adjointe. On va prendre contact avec eux, essayer de leur faciliter les communications, mettre en place une cellule d'aide psychologique et leur donner le soutien nécessaire pour les aider à faire leur travail d'étudiant.»

Laval songe par ailleurs à créer un fonds de dépannage d'urgence d'ici la fin du mois, pour ceux dont les ressources auront été coupées.

Par ailleurs, l'université a créé une cellule d'urgence, «pour savoir si on avait des étudiants, des professeurs là-bas, mais heureusement, il n'y avait personne en mission officielle», se réjouit la vice-rectrice.

Des professeurs, comme Claire Deschênes du département de génie mécanique, s'inquiètent également pour leurs étudiants ou anciens étudiants. Mme Deschênes était sans nouvelles de Lesly Racine, qui a fait sa maîtrise à Laval jusqu'en 2004, et dont elle n'a pu avoir aucune nouvelle depuis le séisme.

Deux programmes de Laval sont par ailleurs offerts sur place en Haïti, mais les bâtiments ont été endommagés ou détruits, indiquait Nicole Lacasse. «Il faudra voir de quelle façon on pourra maintenir ces activités.» Il n'est pas exclu d'offrir les cours ici même à ces étudiants.

10 000 $ récoltés

Avec le rassemblement de lundi et les contributions de ses membres, l'ADUL a récolté jusqu'ici près de 10 000 $, indiquait son président, François Bélanger.

«La réponse extraordinaire de la communauté universitaire à notre appel est la démonstration d'un mouvement de sympathie sans précédent à l'égard de la population haïtienne», a-t-il commenté.

L'ADUL compte notamment un club d'anciens de Laval en Haïti. Tous les fonds recueillis iront aux organismes d'entraide, comme le Centre d'études et de coopération internationale (CECI).


Pierre Asselin
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